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les « indignés »

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Le jour de la Diada , le 11 septembre, journée national catalane a été célébrée de façon symbolique par les étudiantEs RennaisEs de l’UEB qui appellent à manifester à Nantes le 28 septembre prochain pour le droit de décider de Brest à Clisson. 

A l’appel de l’Union des Etudiant.e.s Breton.ne.s, une quinzaine d’étudiant.e.s rennais.es ont affiché.e.s leur soutien avec le peuple catalan et la république catalane en ce jour de Diada Nacional de Catalunya, la fête nationale catalane. A Barcelone, 750.000 personnes ont pris la rue pour exiger l’application des résultats du référendum d’autodétermination du 1er octobre 2017 – c’est à dire construire la République Catalane – et pour exiger la libération des prisonnier.e.s politiques. Pendant une journée campus axée sur la détente et la découverte de Villejean, ce rassemblement a été l’occasion de montrer aux étudiant.e.s que l’université est un terrain politique de premier plan pour les revendications nationales et sociales ainsi que pour la solidarité internationale. A Rennes comme à Barcelone : c’est nous qui déciderons !

Le texte qui suit est un point de vue du mouvement indépendantiste Corse “A Manca” (la gauche) .Il revient sur l’alliance entre Ada Colau Maire de Barcelone issue de la mouvance Podemos/Indignés et Manuel Valls, l’ex ministre PS dont le virage à droite tend toujours un peu plus vers l’extrême contre l’indépendantiste catalan Maragall. 

Nous partageons avec A Manca la profonde méfiance que nous inspire les mouvements “gazeux “ultra tricolores qui de ce coté des Pyrénées n’ont de cesse que de se vautrer dans le soutien à l’idée d’une république une et indivisible. Ce sont les mêmes qui ont entretenus un climax  Bleu Blanc Rouge autour de Ronds-Points en faisant copain-copain avec le parti de la droite-extrême d’Asselineau,  en entretenant un discours fort complaisant avec les brames souverainistes pro-RIC  et qui maintenant nous font injonction de participer à la campagne pour un référendum contre la privatisation de ADP. 

Ce sont les mêmes qui pourtant traitent avec un profond mépris ou une franche hostilité toute idée d’un référendum concernant l’avenir institutionnel de la Bretagne et les revendications linguistiques. La bas les “Les indignés” , ici “Les Insoumis” sont les derniers soutiens des états centralistes, ultrachauvins. Ils sont les ultimes remparts des états impérialistes français et espagnols dont ils défendent l’unité au bénéfice de la classe des exploiteurs.

Pour conclure cette courte introduction rappelons qu’en Catalogne il y a désormais 709 mairies indépendantistes. 359 pour la Gauche Républicaine Catalane ( ERC ), 370 pour JxC ( Centre droit indépendantiste ) , et 19 pour la CUP ( gauche radicale indépendantiste ). Les “Comuns” , alter égo du Front de Gauche et de la France Insoumise tiennent 12 municipalités. 

Bretagne info.

Elle ne s’est pas bouché le nez « l’indignée » Ada Colau lorsque Valls lui a apporté son soutien décisif afin qu’elle puisse continuer d’assurer les fonctions de maire de Barcelone.
Que lui importe le passé et le passif de l’ex premier ministre social-libéral d’Hollande. Elle aurait pu garder en mémoire la casse sociale et les cadeaux généreusement accordés au patronat et au monde de la finance par cet homme en réalité bien à droite. Non, avec ses amis de Podemos, elle est allée à la soupe, plus préoccupée de faire barrage à l’indépendantiste Ernest Maragall (arrivé en tête avec 5000 voix d’avance sur elle) que de la moindre éthique.
Ada Colau est donc élue maire grâce à un politicien qui a fait campagne avec le soutien de Ciudadanos, parti de droite qui n’a jamais cessé d’en appeler à la répression contre les indépendantistes catalans.

Dans le cadre des débats qui traversent le champ politique de la Catalogne, les « indignés » et leurs amis de Podemos caractérisent l’Esquerra Republicana de Catalunya (gauche indépendantiste) comme une formation modérée à qui ils reprochent de représenter les intérêts des petites et moyennes bourgeoisies catalanes. Ce qui n’est pas tout à fait inexact. Mais où mettent-ils le curseur quand ils s’allient avec Valls ? Quitte à camper sur ces positions de « gauche » pourquoi avoir accepter alors cet infect tripatouillage ? La réponse est là, lourde de sens. Tout d’abord l’ivresse stupide du pouvoir dans le cadre d’institutions dont on aurait beaucoup de mal à croire qu’elles sont l’antichambre des soviets ! En cela rien, hélas rien de bien particulier si ce n’est que cette manière de faire participe amplement à déboussoler encore un peu plus les classes populaires avec le risque d’un rejet, qui à termes ne peut profiter qu’aux populistes d’extrême droite.

Mais comme leurs amis français, plus ou moins « indignés » et accessoirement membres de la France Insoumise, ils tentent d’expliquer que les indépendantistes catalans divisent les travailleurs et œuvrent pour le renforcement du néo-libéralisme, au moins en Europe. Raisonnement qui mériterait un peu d’attention si il n’était toutefois quelque peu simpliste. La réponse à leurs arguments est venue du gouvernement central de l’État Espagnol et de la quasi totalité des gouvernements européens. Elle s’est traduite par une répression féroce et par la négation des résultats d’une consultation électorale. En résumé les libéraux européens ont fait bloc contre le mouvement indépendantistes catalans. Le néo-colonialisme s’est particulièrement fait entendre à cette occasion.
Comme leurs alter-ego de la pantelante « gauche » française et hélas, de mouvements situés à la gauche de la gauche, les « indignés » de Catalogne et d’Espagne sont dans l’incapacité de distinguer les questions démocratiques des questions révolutionnaires (pour peu qu’ils soient réellement des anti-capitalistes, ce qui est une autre histoire…). Alors plutôt que de s’accorder à lever un pan dans le système de domination des peuples, ils maintiennent le statu quo et s’assoient allègrement sur le droit des peuples à disposer d’eux mêmes !

On a beaucoup de mal à croire que ce positionnement renforce les idées de gauche mais il participe a contrario d’une dangereuse et mortelle opposition au sein des classes populaires. Malgré la proposition démocratique des indépendantistes du compromis d’une gouvernance municipale tournante, les indignés ont refusé et ils ont préféré conserver le pouvoir à n’importe quel prix.
Quoi qu’il en soit les infâmes tripatouillages des « indignés » et de leurs alliés de Podemos avec Valls ont une première conséquence : ils occultent les débats de fond et renvoient l’image dévastatrice d’une manière de faire de la politique identique à celle des politiciens « classiques » qui doivent se pourlécher les babines de cette capitulation devant l’autel de leurs systèmes.

Oui, nous sommes indignés par le comportement des «indignés » de Catalogne, qui ont abusé des espérances populaires et semé ainsi le doute et le découragement. Les trahisons coûtent toujours plus chers à ceux qui les subissent qu’à leurs auteurs.

A MANCA