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PUISONS DANS NOTRE PASSÉ, ASSUMONS LE PRÉSENT, POUR CONSTRUIRE NOTRE AVENIR !

Il y a 150 ans, 22 ans après l’abolition de l’esclavage, en septembre 1870 des milliers de martiniquais.es se soulevaient contre le régime colonial avec son cortège de racisme et d’inégalités sociales. Cette rébellion appelée « Insurrection du Sud » a été écrasée dans le sang. Des centaines d’hommes et de femmes ont été massacré.es par l’armée française et les milices des békés et de la bourgeoisie mulâtre. Ils vont faire régner un régime de terreur dans la population durant plusieurs mois. Par la suite, la justice coloniale a infligé des peines de mort, de bagne, de travaux forcés et des centaines d’années de prison aux combattants de la dignité martiniquaise.

Cette insurrection à caractère national avec un contenu révolutionnaire, n’a pas eu de suite positive immédiate conséquente. Les mouvements s’inscrivant dans une démarche de progrès se sont impliqués dans une logique d’assimilation qui a abouti en Mars 1946 avec le vote de la loi de départementalisation. La départementalisation n’a résolu ni la question nationale ni la question sociale, malgré les luttes constantes des masses laborieuses, menées avec courage et détermination pour l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie.

En dépit des réformes coloniales attribuant à notre pays différents habillages institutionnels (département, région, collectivité territoriale), la réalité est que la société raciste et inégalitaire issue de l’esclavage s’est maintenue jusqu’à ce jour. Ce sont toujours les mêmes, les capitalistes européens, la caste béké avec quelques membres des autres couches de la bourgeoisie locale, qui détiennent la richesse et le pouvoir économique avec le soutien de la puissance coloniale française et la complicité d’une « élite » petite-bourgeoise aliénée.

Aujourd’hui, comme en 1870, dans sa même logique coloniale, le pouvoir français  utilise le système militaire, éducatif et judiciaire sous l’égide d’un préfet gouverneur pour frapper les militants de la cause légitime du combat contre l’empoisonnement au chlordécone et autres pesticides qui réclament condamnation et réparation aux coupables.

La réalité se sont des maux de plus en plus grands qui frappent les travailleurs, les masses populaires de notre société (chômage massif, émigration massive des forces vives, forte immigration d’une population européenne, renforcement de la dépendance financière et alimentaire, destruction des terres agricoles, entrave à la production, empoisonnement etc…) mettant même en danger notre existence en tant que peuple.

Les évènements récents liés à la pandémie de COVID ont à nouveau montré que seuls les hauts fonctionnaires français ont un pouvoir de décision sur la santé et la vie de notre peuple.

Les luttes populaires n’ont jamais cessé depuis 1870. Aujourd’hui, la résistance martiniquaise existe bel et bien, notamment incarnée par une fraction importante de jeunes inquiets vu les perspectives d’emploi et la situation en matière de santé, qui se battent contre les injustices, pour leur identité et leur dignité, pour leur avenir, pour leur existence. De plus en plus nombreux sont les Martiniquais et Martiniquaises qui aspirent à prendre leur destinée en main.

Aujourd’hui, la société martiniquaise est ankayé. Le cadre statutaire colonial ne permet pas au peuple martiniquais de maîtriser son destin et de construire son avenir. La participation à la gestion des institutions coloniales a largement montré ses limites, la « démocratie » restera toujours un leurre sous la domination coloniale.

Nous, organisations soussignées, dénonçons à l’attention du monde le fait que la Martinique est une colonie depuis 385 ans, où les droits élémentaires légitimes de notre peuple ne sont nullement reconnus. Seule la prise en mains par les martiniquais.es  de leur destin peut permettre d’arrêter la course à l’abîme et à la destruction que connaît notre société. La condition nécessaire minimale pour y parvenir est l’indépendance de la nation martiniquaise. Nous nous démarquons fermement des géreurs d’habitation semeurs d’illusions qui visent à pérenniser le système. La victoire ne pourra être acquise qu’au prix d’un haut niveau de conscience des masses et de l’engagement total des militants de la cause nationale pour l’indépendance de notre patrie et la souveraineté de notre peuple.

Nous organisations soussignées, appelons le peuple Martiniquais à bâtir cette conscience nationale sur des bases durables

– d’implication large de recherche de solution devant aboutir à notre souveraineté pleine et entière

– de respect de notre identité

– d’union entre les mouvements populaires du pays

– de solidarité entre les pays de la caraïbe

– de consolidation de nos liens avec les peuples du continent mère

– de saine collaboration avec tous les peuples du monde.

Nous, organisations soussignées, proclamons qu’en ce 150ème anniversaire de l’insurrection de septembre 1870, reprenant le flambeau de la dignité et du courage de nos ancêtres combattants, héros de notre histoire. nous entendons prôner une ligne politique et des actions de rupture avec le système français d’oppression. Notre objectif est clairement de poser les bases d’une Union Nationale Martiniquaise et d’une offensive populaire pour arracher notre pays de la nuit coloniale et pour ériger un État Martiniquais démocratique, agissant sous le contrôle du peuple, pour construire une Martinique solidaire débarrassée du racisme et des inégalités structurelles.

GLORIYÉ LÉ KONBATAN SEPTANM 1870 !

ANSANM NOU KA VANSÉ, ANSANM NOU KÉ GENYEN !

 

CNCP, MODEMAS, MPREOM, PKLS

Martinique, Le 10 septembre 2020

Face à la réticence des Martiniquais à participer aux élections européennes, le pouvoir français et ses relais locaux mettent tout en œuvre pour faire croire que l’intégration de notre pays à l’union européenne constitue une chance. Ils font tous miroiter les subventions de l’Europe sensées nous porter la prospérité. Tous font languir sur l’accès au grand marché européen qui permettrait l’écoulement de nos maigres productions. Il n’y a là rien de bien nouveau.  En réalité l’intégration de notre pays a commencé depuis longtemps et est menée quotidiennement. Les effets négatifs de cette intégration combinée avec ceux de notre situation de colonie de la France soulignent avec force notre état de dépendance avec ses terribles conséquences : Une agriculture coloniale caractérisée par une quasi monoculture bien profitable au lobby béké de la banane, un mépris total de notre biodiversité, un secteur industriel rachitique, une économie anesthésiée, une dépendance alimentaire renforcée, une importante croissance de l’importation avec le déversement massif de produits européens dans les grandes surfaces qui pullulent avec comme conséquence la disparition de toute production martiniquaise, de nos artisans, de nos cultivateurs, de nos marins pécheurs…

Force est de constater que la politique du président Macron s’inscrit avec virulence dans la continuité de celle de tous ses prédécesseurs, elle sert les nantis et elle aggrave la situation des plus malheureux. C’est bien cette économie coloniale qui est à l’origine du chômage endémique générant plus de 50 000 chômeurs, d’une émigration massive de notre jeunesse facteur du vieillissement inquiétant de notre population. Cette intégration à marche forcée à l’Europe c’est aussi l’installation soutenue d’européens, l’acquisition pernicieuse de notre terre par des étrangers. C’est aussi le renforcement de l’entreprise d’aliénation de notre peuple invité à se renier et à se fondre dans la culture de l’autre. C’est l’étouffement de notre personnalité, prémisse de la liquidation de notre peuple en tant que tel. C’est aussi cette Europe mortifère pour notre pays qui emboite le pas à la puissance coloniale française, qui nie notre droit à disposer de nous-mêmes, qui nie notre existence, qui légifère, qui réglemente, dans le moindre détail nos vies comme par exemple dans le domaine alimentaire ou de la santé en relevant le taux de pesticides ingérables par nos organismes.  C’est cette Europe prédatrice et impérialiste qui a entrainé d’autres pays dans la mise à sac de la planète en détruisant les écosystèmes au mépris des générations actuelles et futures. C’est bien cette Europe qui ne cesse de fixer des normes par-dessus nos têtes sans même que les «élus  locaux» dépourvus de pouvoir réel de décision aient voix au chapitre.

C’est encore à cette Europe là –pour l’essentiel- que nous devons la cherté actuelle du carburant, du fait de son alignement sur les positions de TRUMP . Dans cette Europe que l’on présente comme un paradis de prospérité et de paix on compte des millions de chômeurs, de travailleurs pauvres, de ménages vivant en dessous du seuil de pauvreté. Dans cette Europe des milliers d’entreprises sont liquidées, sacrifiées sur l’autel du profit capitaliste. Au sein de cette Europe c’est l’accroissement des tensions, c’est la montée du fascisme menaçant, c’est le rejet des immigrés, la multiplication des crimes racistes.  Cette  Europe qui hypocritement parle de pacifisme, fomente les guerres notamment en Afrique et au Moyen Orient et reste l’une des principales pourvoyeuses d’armes à des belligérants qu’elle manipule.  C’est encore cette Europe qui soutient sans réserve l’état fasciste d’Israël massacrant le peuple Palestinien. C’est elle qui en ce moment, avec le gouvernement des États-Unis, harcèle le Venezuela, lui impose un blocus et appelle à un coup d’état contre un gouvernement légitime et démocratiquement élu. N’en déplaise aux quelques politiciens « locaux » qui, parce qu’ils trompent consciemment le peuple pour  satisfaire leurs ambitions électoralistes ou parce qu’ils vivent dans l’illusion,  figurent sur les listes des candidats français à la députation européenne, nous ne voulons pas de cette Europe destructrice et mortifère. Nous appelons les Martiniquaises et Martiniquais à boycotter massivement le scrutin du 25 mai prochain et à transformer une abstention record en résistance résolue contre le pouvoir colonial français, contre l’intégration forcée et mortelle de notre pays à la France et à l’Europe.

PA BA MOUN BATON POU BAT NOU ! PA VOTÉ  SANMDI 25 MÉ 2019 !

Conseil National des Comités Populaires (CNCP), Mouvement des Démocrates et Ecologistes pour une Martinique Souveraine (MODEMAS), Mouvement Pour la Résistance et l’Offensive Martiniquaise (MPREOM), Pati Kominis pou Lendépandans ek Sosyalizm.

“Nous,  participants et participantes à la rencontre organisée par le CNCP, le MODEMAS et le PKLS le jeudi 25 octobre 2018 au Centre Culturel du Bourg du Lamentin, affirmons  que le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, principe reconnu par les institutions et législations internationales, ne peut souffrir d’aucune exception ni dérogation  et que son application ne saurait, en aucun cas, être déterminé par les cadres et décisions venant de puissances dominantes dont l’autorité a été imposée aux peuples concernés. En conséquence :

  • Nous dénonçons les conditions dans lesquelles se déroule le référendum organisé par la France en Kanaky. L’offensive de peuplement ininterrompue depuis la circulaire de Pierre Messmer, la participation de ressortissants Français au suffrage, le contrôle des moyens médiatiques et la domination économique coloniale enlèvent toute crédibilité à ce référendum au résultat programmé.
  • Nous dénonçons la répression sauvage du peuple Catalan par le régime monarchique Espagnol. la violence policière contre des populations civiles, l’incarcération de dirigeants élus coupables d’avoir organisé ou participé à un référendum d’autodétermination et de prôner l’instauration d’une République sont une agression contre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
  • Nous dénonçons les manœuvres de déstabilisation et de subversion orchestrées par les puissances occidentales contre le peuple Vénézuélien. En bafouant les choix de ce peuple qui a exprimé sans équivoque son soutien à la Révolution Bolivarienne à travers des élections fiables et transparentes, en organisant le chaos économique et en attisant une subversion violente au Venezuela, les impérialistes piétinent le droit international.
  • Nous dénonçons le maintien de la domination coloniale française en Martinique.  La réalité du colonialisme se manifeste par une administration totalement dirigée par la France, l’absence pour le Peuple Martiniquais de tout pouvoir politique réel, le caractère extraverti de l’économie soumise aux intérêts français et le contrôle des médias et de l’éducation. Ce sont des barrières érigées contre le droit de notre peuple à l’autodétermination.

    Martinique le 25 Octobre 2018