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référendum en Bretagne

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Suite à la publication du “Sondage pour la Bretagne” et des dernières mobilisations en faveur de l’unité de la Bretagne et du droit de décider, les éditions Stourmomp ont eu la riche idée de revenir sur le contenu intégral du sondage souvent uniquement présenté sous l’angle du rapport de Nantes au reste de la Bretagne, et de proposer des pistes de réflexion.

A l’heure ou les idées de référendum ou d’assemblée de Bretagne sont évoquées de façon récurrente dans la presse et dans le débat, à l’approche des élections municipales et régionales pour lesquelles même les plus fervents défenseurs d’un pouvoir politique breton peinent à nous dire comment ils et elles comptent faire pour progresser vers “+ de Bretagne“, voila de quoi souffler sur la Breizh.

Ce livre compile le travail d’enquête de DIBAB – Décidez la Bretagne, réalisé en partenariat avec Breizh Civic Lab et Radio Naoned. Il contribue par ses résultats et analyses à souligner l’existence d’un débat citoyen spécifiquement breton. Ce débat va au-delà de la question de l’unité territoriale de la Bretagne, car la quête de pouvoir décisionnel politique ne pourra se faire sans une réappropriation du concept d’autodétermination.

En plus des analyses sur le désir de Bretagne des sondé·e·s faites par Jeanne Toutous (doctorante en science politique à l’université de Rennes 1) et le commentaire de Carlo Pala (politiste de l’université de Sassari en Sardaigne), l’association DIBAB – Décidez la Bretagne nous propose ici un scénario pour plus de Bretagne, basé sur le droit de décider. Une contribution nécessaire au débat démocratique.

 

Le livre sera en vente lors du Festival du Livre de Carhaix, le samedi 26 et dimanche 27 octobre 2019.

 

Auteur(s) / Oberour(ien) DIBAB / Jeanne Toutous / Carlo Pala
Numéro / Niverenn ISBN 978-2-9566934-1-3
Nombre de pages / Niver a bajennoù 88
Format / Stumm 21*29,7 cm
Date de publication / Deiziad embann octobre 2019 / Here 2019
Prix / Priz 15,00 €
Éditeur / Embanner Stourmomp
Langue / Yezh Français / Galleg

 

Ce 28 septembre la Coordination Démocratique de Bretagne  avait convoqué dans les rues de Nantes une manifestation pour l’unité et l’évolution institutionnelle de la Bretagne en revendiquant le droit de décider. Ce dernier aspect de la mobilisation a été quasi escamoté par l’ensemble des comptes-rendus médiatiques.

En tant que militantEs indépendantistes ayant pris part au défilé et à la campagne en amont nous avons plusieurs observations à formuler.

Sur la participation et

le traitement médiatique de la manif

Tout d’abord la Coordination Démocratique de Bretagne n’avait pas mobilisé depuis le 8 décembre dernier à Rennes. Sur les mêmes bases c’était plus ou moins 1000 personnes qui avaient défilé ce jour-là. C’est la seule base de comparaison possible pour évaluer quantitativement la manifestation de Nantes.

La manifestation de Rennes le 8 décembre dernier.

De ce point de vue les comparaisons journalistiques évoquant une “baisse de la mobilisation” sont à relativiser. Surtout quand cette même presse avait déjà annoncé dès le vendredi 27 que la mobilisation allait être à la baisse au regard de la non participation de “Bretagne Réunie”. Pas un journaliste n’a relevé que cette association n’a pas occupé la rue Nantaise depuis septembre 2016… Et pour cause, cette année-là des fascistes de la pire espèce avaient pu défiler impunément en décrédibilisant notre combat à cause de la complicité des dirigeants de Bretagne Réunie. Un de ces dirigeants, Paul Loret, a annulé la manifestation de 2017 en obéissant à la préfecture de Région des Pays de la Loire, arraché les affiches de la mobilisation de 2018 lors de la grande tablée Nantaise et organisé la démobilisation en 2019… A chacun son bilan. Les déserteurs et les saboteurs complaisant avec l’extrême-droite de la direction de Bretagne Réunie — qui n’a aucune perspective — en sont même réduit à ne pas diffuser les infos du comité Nantais de Bretagne Réunie. Ce comité local a pourtant mobilisé, en organisant une réunion publique avant la manif et en participant à la manif de samedi dernier, tout comme le comité Nazairien.

On pourrait consacrer un chapitre entier à la nullité crasse de la couverture médiatique de la mobilisation. Même le Télégramme ne s’est pas embêté à dépêcher un journaliste : le journal a repris l’article d’une agence de presse et a publié une photo de 2018 prise à Rennes pour illustrer son propos.

Mais c’est Ouest-France qui s’est surpassé dans le parti pris et les clichés, notamment grâce à la plume de Christophe Jaunet. Un chroniqueur zélé des campagnes électorales de la République en Marche, qui s’acharne tel un plumitif d’extrême-droite a décerner des certificats de bretonnité aux manifestants. Son tweet précédent la manif — qui sentait bon l’apéro et les brèves de comptoir dans la rédaction de OF Nantes — en dit long sur les clichés coloniaux qui peuplent son imaginaire et ceux de ses collègues. On devine le pleurnichard à carte de presse qui geint sur les réseaux sociaux lorsqu’il est accueilli froidement dans les mobilisations suite à ses “papiers”…

Les médias en langue bretonne tel “Radio Naoned” et l’automedia “Dispak” ont eux chroniqué sous un tout autre angle, au sein de la manif, du début à la fin. D’autres médias comme Hitwest et L’Éclaireur de Châteaubriant ont pris la peine de rester jusqu’au bout de la manifestation et ont rendu compte des faits de manière plus objective et moins militante que leurs collègues de Ouest France.

Réunir entre 1500 et 2000 personnes dans ces conditions n’est donc pas si mal, et la mobilisation sur le “droit de décider” est donc un peu en progrès par rapport à la manifestation de Rennes.

Sur la composition de la manif

La principale caractéristique de la manifestation a été la présence d’une foule importante de jeunes (voir très jeunes) qui ont pris la tête du cortège. Un nombre très important de femmes, impliquées dans les luttes féministes, étaient bien visibles et ce sont deux porte-paroles féminines qui ont lu le communiqué final de la mobilisation. Les drapeaux féministes et les tracts pour se mobiliser contre les violences faites aux femmes ont trouvé toute leur place. Les drapeaux de la communauté LGBT étaient eux aussi de la partie. Evidemment, cela fait grincer les dents des nostalgiques coincés dans les couloirs du temps, qui arborent des oriflammes d’Anne de Bretagne, et dont une certaine presse raffole…

Beaucoup de militants de Bretagne Réunie, de l’UDB, quelques centristes du PB et du PFE, beaucoup de parents et lycéens de Diwan et public bilingue, quelques éluEs, dont Lena Louarn (Vice-Présidente de la Région Bretagne), Paul Molac (député régionaliste également élu au CR), Eric Bainvel (militant de la Gauche Indépendantiste et élu “Saint-Herblain à Gauche Toute”), Glenn Jegou (majorité municipale Rennaise), …

Drapeau breton “Melen ha Gwer” (=jaune et vert) aux couleurs du FC Nantes.

Beaucoup de supporters du FCN encore dans l’euphorie de leur victoire contre Rennes dans le “Derby Breton”, quelques gilets jaunes et des syndicalistes des chantiers de Saint-Nazaire venaient compléter cette petite foule familiale, sympathique et déterminée. Seule la Gauche Indépendantiste dans toutes ses sensibilités s’était donné les moyens de vraiment mobiliser. Un petit cortège bien visible des maoistes des “Jeunes Révolutionnaires” était également de la partie.

Au final, si des critiques sont légitimes (notamment sur la pertinence de certains slogans ou de l’accoutrement simili “Black Bloc version carnavalesque), tout le monde s’accorde à dire que la manif s’est déroulée dans le calme, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps à Nantes, tant cette ville subit les violences policières ces derniers mois. Nous proposons à ceux et celles qui ont pu s’offusquer de quelques slogans de défiance vis-à-vis de la police et de son action à Nantes d’aller discuter avec les amis et proches de Steve Maia Caniço, mort après une charge policière à Nantes, noyé dans la Loire le soir de la Fête de la musique… ou bien avec les amis et la famille d’Aboubakar Fofana, tué il y a maintenant plus d’un an dans le quartier du Breil à Nantes par un tir policier.

Panneau “Castaner el Liger / Justis evit Aboubakar” en breton pour demander justice pour Steve et Aboubakar.

Sur le contenu revendicatif

On reste sidéré par le fait qu’aucun média ou presque n’ai relevé que la revendication centrale est la tenue d’un référendum sur l’ensemble de la Bretagne historique, pour discuter à la fois de la taille et des compétences de la Bretagne, et ce avec ou sans l’autorisation de Paris ! Ce scénario possible est validé comme crédible par plus de 60 % des sondés dans le dernier sondage TMO pour Dibab et BCL. La banderole de tête “Décider, Voter, S’autogouverner : un référendum pour la Bretagne !“, les slogans ” De Nantes à Quimper, de Brest à Fougères, nous voulons voter et nous allons le faire ! étaient pourtant clairs.

Aucun journaliste n’a pris le temps de rester jusqu’à la prise de parole finale. Elle annonce pourtant des événements importants, notamment la structuration de la Coordination Démocratique de Bretagne comme la maison commune pour construire les mobilisations transpartisanes en faveur de l’unité et l’évolution institutionnelle de toute la Bretagne. La mise en place d’un calendrier de mobilisation pour influer dans le débat des municipales était également annoncé.

Dans cette prise de parole qui revenait longuement sur le sondage commandé par Dibab et Breizh Civic Lab (qui a été  débattu et expliqué à Nantes, Rennes, Morlaix les jours précédents la manif), était rappelé que la mobilisation à venir était importante car “il nous faut alimenter ce débat en maintenant la mobilisation sous toutes ses formes, afin que ces enjeux ne soient pas évacués par les chantres d’une France qui ne peut se concevoir que dans une homogénéité aussi lisse qu’artificielle“.

https://www.facebook.com/Coordination.Democratique.BZH/videos/486557878855463/

Il était aussi posé une question, que ceux et celles qui veulent réduire le combat pour l’unité bretonne à une quête identitaire et non l’élargir à un combat civique et démocratique, devraient méditer : “Finalement, à quoi nous servirait une cinquième assemblée départementale, et un conseil régional ayant un budget plus faible que celui des métropoles rennaise et nantaise cumulées ?“.

Prise de parole bilingue à la fin de la manifestation

Répondre à cette dernière question pour dépasser le cadre des mots d’ordre surannés d’un autre siècle permettra sans doute que tous ceux et celles qui n’étaient pas à Nantes le 28 septembre 2019 trouvent leur places dans les prochaines mobilisation pour “décider, voter et s’autogouverner en Bretagne.”

Merci à tous ceux et celles qui ont permis cette mobilisation.

L’intégralité de la prise de parole est à lire ici en PDF.

Des militants de la Gauche Indépendantiste.

La Bretagne est la grande absente des pauvres et poussifs débats de la campagne électorale des élections européennes 2019. Sa disparition dans la circonscription unique, après avoir été noyée dans une circo “Grand Ouest” lors des scrutins précédents, n’aide évidemment pas à en faire un objet de débat politique.

Tous les débats sur son évolution institutionnelle sont sous le tapis. Pourtant en 2018 le droit de décider avait fait irruption dans le débat politique breton grâce à de nombreuses initiatives politiques et citoyennes. Parmi elle la pétition des 100.000 de Bretagne Réunie, qui demandait au président du département de Loire-Atlantique de permettre aux citoyens de ce département de pouvoir se prononcer sur le retour du pays nantais dans la région Bretagne. Mais aussi les mobilisations de la mouvance de la Coordination Démocratique de Bretagne de Nantes en septembre et Rennes en décembre dernier, rassemblant des milliers de personnes pour “réaffirmer sa volonté de continuer à lutter pour l’unité territoriale de la Bretagne et le droit du peuple breton à décider de son avenir“.

Cela avait permis de commencer à ancrer dans le débat politique local le droit à décider, en affirmant notre souhait de pouvoir décider via un référendum de l’avenir de toute la Bretagne de Brest à Clisson, de son périmètre et de ses compétences. Un manifestant de la Gauche Indépendantiste le constatait : “Pour de très nombreux bretons et bretonnes, la revendication pour la réunification est connue et vivante… Maintenant c’est la revendication pour le référendum qui commence à s’installer et à être de plus en plus connue.”

Ainsi on avait pu commencer à entendre des représentants des partis institutionnels parler de consultation en Bretagne, ou seulement en Loire-atlantique, la presse évoquer à de nombreuses reprises la revendication de l’exercice du droit à l’autodétermination.

Faute d’avoir su mettre en place un agenda politique qui nous soit propre et spécifique en tant que peuple breton, c’est à dire non réglé sur la calendrier électoral ou les réformes imaginées à Paris, la mobilisation semblait marquer le pas.

Pour relancer le débat, l’association DIBAB — connue pour avoir organisé des votations interrogeant sur l’unité de la Bretagne et la mise en place d’une assemblée territoriale bretonne dotée de compétences large — a décidé de construire une campagne autour d’un sondage.

DIBAB s’est associée au Breizh Civic Lab et aux médias comme le Journal de la Bretagne et Radio Naoned pour commenter et publier le sondage.

Le but est de confier le travail de sondage a des professionnels (TMO Régions) pour chiffrer le désir de Bretagne des Breton·ne·s d’un point de vue politique et non sentimental.

Une quinzaine de questions seront posées à un échantillon représentatif de Bretons de toute la Bretagne historique pour rendre visible et restituer courant juin le degré de souveraineté que souhaitent les Bretons et les Bretonnes pour leur pays et le périmètre sur lequel elle devrait s’exercer.

L’intuition des initiateurs de la campagne est que le pourcentage de Bretonnes et de Bretons trouvant normal d’être consultés sur l’évolution institutionnelle de la Bretagne est élevé, tout comme progresse l’idée d’un pouvoir politique breton. Si cela ce confirme, il ne restera plus qu’à travailler à la mise en place d’une campagne unitaire pour ancrer dans notre calendrier local cette revendication. À un an des municipales et des régionales cela peut avoir une influence salutaire pour enfin obliger tout le monde à se positionner à ce que nous considérons comme la base de notre combat indépendantiste : le respect du droit du peuple breton à librement se déterminer en tant que communauté politique distincte et spécifique.

La campagne est participative, car près de 150 personnes ont déjà donné pour financer via un crowdfunding le sondage, très unitaire mais aussi clairement à contre-courant des discours passéistes, surannés et romantiques du mouvement breton justifiant tout par un passé mythifié, une démarche identitaire fantasque qui braquent tout ceux et celles qui sont à la recherche d’un projet national breton novateur, moderne, civique, citoyen synonyme de progrès social, environnemental et démocratique.

C’est une campagne moderne, popularisée par les réseaux sociaux : près de 70 % de la somme recherchée (sur les 10.000 € manquants) est déjà collectée !

Il y a quelques semaines, 3000 personnes manifestaient à Cardiff pour l’indépendance du Pays de Galles. Cette initiative a fait grand bruit et focalise les débats sur cette revendication et perspective que seulement 12 % des gallois soutiennent si l’on en croit le sondage mentionné ici par le Guardian.

  • Vous n’avez pas envie de savoir combien de Bretonnes et de Bretons pensent comme vous que nous devrions avoir notre mot à dire sur l’avenir de notre pays ?
  • Vous ne voyez pas le bénéfice politique que nous pouvons tirer d’une démarche transpartisane et participative qui ne se préoccupe pas de Paris ?
  • Vous ne voulez pas que la Bretagne deviennent un sujet de débat politique et non romantique ?

Si ?

Sortez votre carte bleue et laissez vous guider ! Pour commencer…

https://www.kengo.bzh/projet/1827/soutenez-un-sondage-exclusif-en-bretagne

Des militant·e·s indépendantistes de gauche investis dans la campagne.

 

Nous invitons à participer à l’initiative suivante samedi 23 février à Rennes pour un cortège antirépressif dans la manif dite des gilets jaunes.

Dans notre communiqué pour appeler au boycott du grand débat national nous écrivions ” Comment accepter de prétendument débattre alors que la répression d’une police en roue libre et d’une justice complice s’abat violemment dans les rues contre les jeunes, les révoltés du mouvement des gilets jaunes et toute forme d’opposition ? ” et plus loin : “Dans l’immédiat, le mouvement de mécontentement populaire doit rentrer dans une nouvelle phase en exigeant l’arrêt de la violence policière visant à terroriser le peuple pour l’inciter à ne pas descendre dans la rue, l’interdiction de l’utilisation d’armes mutilantes par les forces de répression,  et l’amnistie des condamnés. C’est ce à quoi nous sommes prêts à travailler avec l’ensemble de ceux et celles actuellement en mouvement ou avec les forces politiques et syndicales qui pourraient les rejoindre.

L’initiative du “Collectif breton anti-répression” dont nous publions le texte ci-après nous semble aller dans ce sens. Nous oeuvrerons pour que ces revendications soient présentes dans la journée de mobilisation et de grève du 19 mars en Bretagne.

Ce 20 février on apprenait l’intervention du RAID à Rennes pour interpeller de façon médiatisée deux personnes soupçonnées de dégradations le 02 février dans cette même ville lors d’une manifestation Gilets Jaunes. Et la façon dont la presse traite la mobilisation de samedi nous semble annoncer de nouvelles limitations du droit de manifester et la légitimation anticipée du cortège de violences policières qui sont devenues la normes à Rennes comme à Nantes lors des manifestations sociales.

Refusons la limitation de nos libértés.

Refusons les violences policières et judiciaires et leur banalisation.

Ne laissons pas les rues de Bretagne à la violence de la police et des autres corps des forces d’occupations françaises.

Des militants de la Gauche Indépendantiste.

Non aux violences policières, non à un État autoritaire !

Que l’on soit Gilets Jaune, lycéen.nes contre la réforme du Bac, militant.es écologistes, libertaires, pour les droits des exilé.es ou habitant.es des quartiers populaires… Faisons face ensemble à la répression d’État et de ses flics qui nous touche dans nos manifs et au quotidien !

Cortège anti-répressif Rennes le 23, 14h à République.

Des milliers de blessé.es, une centaine de blessé.es grave, des
dizaines de mutilé.es et au moins une personne décédée…
La répression policière du mouvement des Gilets Jaunes et des lycéen.nes (contre la réforme du Bac et Parcoursup) a passé un cap dans la violence. L’usage d’armes comme le lanceur de balles de défense « LBD » (cousin du « flashball ») et les grenades GLIF4 contenant de la TNT est devenu la norme lors des opérations de « maintien de l’ordre ». Sans compter les dizaines de miliers de grenades lacrymogène et les coups de matraques qui s’abattent sur les manifestations depuis l’automne. Très souvent, l’usage de ses armes se fait en-dehors des cadres légaux : tirs tendus de grenades, tirs de LBD et coups de matraque au visage ! Hors-la-loi donc, mais en toute impunité. Même les street-medics et les journalistes indépendants deviennent des cibles de la police. Ce ne sont pas des bavures de quelques-un.es, c’est un choix stratégique du pouvoir politique et de sa police pour dissuader les militant.es de manifester.

Sur le plan judiciaire, la justice travaille main dans la main avec la police. Les arrestations pleuvent, les condamnations aussi, et la plupart du temps malgré des dossiers quasiment vides. Les mesures anti-terroristes de l’État d’urgence sont utilisées contre les manifestant.es. Quant à la loi dite « anti-casseurs », elle devrait encore plus mettre à mal le droit de manifester !

Cette répression de plus en plus féroce touche bien plus que le mouvement des Gilets Jaunes. Les habitants des quartiers pauvres en font les frais depuis des années, dans le silence des médias de masse. Babacar Gueye, Adama Traoré et des dizaines d’autres y ont laissé la vie. Les exilé.es sans-papiers aussi, à l’instar de la « jungle » de Calais, subissent cette violence sans répit. Et depuis les manifestations écologistes lors de la COP 21 et le mouvement contre la Loi Travail en 2015, ces techniques de répression sanglantes se sont banalisées au cours des manifestations. L’expulsion de la ZAD de Notre-Dame-des Landes en 2018, avec ses centaines de blessé.es et ses potagers noyés sous les gaz toxiques avait déjà passé un cap dans la brutalité, une brutalité qui se déchaîne aujourd’hui contre les Gilets Jaunes et les lycéen.nes.

Il n’y pas que la violence physique et judiciaire. La surveillance de masse cible les militant.es. On les fiche. On les contrôle sans cesse. On les intimide et on les menace. Comme à Bure, dans l’Est de la France, où les opposant.es à la poubelle nucléaire Cigéo vivent dans un climat de tension permanente entretenu par les gendarmes.

Les droits humains inaliénables régressent de partout. Les sans-papiers sont en première ligne, et toute personne qui s’oppose à l’État et aux pouvoirs financiers s’expose à la répression. Les jeunes comme les ancien.nes. Quand les institutions en manque de légitimité se retranchent derrière les boucliers et matraques des CRS, de la BAC, des Gendarmes mobiles, quand la seule réponse du gouvernement à un besoin d’une vie digne et d’un avenir vivable résonne comme un tir de LBD dans la tête, il devient urgent de dénoncer ce basculement dans un régime autoritaire.

Manifestons tout.es ensemble contre les violences policières et les politiques liberticides !

Cortège anti-répression le 23/02/2019 à Rennes
14h à République

Collectif breton anti-répression

La Gauche Indépendantiste Bretonne exhorte élus et habitants de Bretagne à boycotter le prétendu “grand débat national” de Macron. Comment accepter le cadre d’un prétendu débat alors que chaque propos, parole et attitude de ce président suinte le mépris de classe le plus hautain masquant à peine une volonté de toujours s’attaquer aux plus pauvres ?

Comment accepter de prétendument débattre alors que la répression d’une police en roue libre et d’une justice complice s’abat violemment dans les rues contre les jeunes, les révoltés du mouvement des gilets jaunes et toute forme d’opposition ?

Les élus locaux des territoires méprisés, telle la Bretagne, se voient contraints de se plier à ce simulacre de débat démocratique où les puissants parisiens disent aux opprimés ce sur quoi ils peuvent débattre.

Macron et son gouvernement nous refont le coup de la recherche de l’unité nationale, ne cautionnons pas cette manœuvre.

Le seul débat dont nous ayons besoin en Bretagne c’est d’un vivifiant processus constituant de Brest à Clisson pour construire un pouvoir politique populaire breton seul garant d’une juste répartition des richesses, des équipements, transports et services publics au bénéfice de tous et toutes et non d’une minorité de nantis qui, depuis Paris, nous crachent au visage.

Dans l’immédiat, le mouvement de mécontentement populaire doit rentrer dans une nouvelle phase en exigeant l’arrêt de la violence policière visant à terroriser le peuple pour l’inciter à ne pas descendre dans la rue, l’interdiction de l’utilisation d’armes mutilantes* par les forces de répression,  et l’amnistie des condamnés.

C’est ce à quoi nous sommes prêts à travailler avec l’ensemble de ceux et celles actuellement en mouvement ou avec les forces politiques et syndicales qui pourraient les rejoindre.

Pour la Gauche Indépendantiste (Breizhistance) : Maïwenn Salomon


* depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes, voici les chiffres connus dans l’hexagone au sujets des violences policières : 1 décès, 4 mains arrachées par des grenades, 17 œils crevés par des tirs de Flashball ou de LBD40 (Lanceur de balles de “défense”), au moins 90 blessés graves et entre 2000 et 3000 blessés supplémentaires. À cela s’ajoute environ 6000 interpellations.

Aujourd’hui avaient lieu 2 conférences de presse — à Rennes et à Nantes — pour annoncer la manifestation du 29 septembre à Nantes pour le droit de décider et l’unité territoriale de la Bretagne. La liste des premières organisations signataires a ainsi été dévoilée, ainsi qu’un texte expliquant le pourquoi de cette manifestation et l’enjeu que représente le fait de faire figurer le “droit de décider” au calendrier politique breton.

Deux rendez-vous avaient donc été fixés aujourd’hui mercredi 20 juin pour annoncer la manifestation du 29 septembre prochain à Nantes pour tenter de passer outre le découpage territorial administratif sur lequel certains médias se calent. Force est de noter qu’en ce jour de déplacement de Manu Macron en Bretagne la fracture médiatique s’en est encore plus ressentie !

Un référendum en Bretagne !

La réforme territoriale de 2014 a été un échec et les espoirs qu’elle avait pu susciter ont été douchés. Paris a une fois de plus méprisé les revendications populaires des breton·ne·s et notamment celle de la réunification de la Bretagne en la gommant purement et simplement.

Les militant·e·s à l’origine de l’organisation de la manifestation ont présenté le texte d’appel que vous pourrez lire dans son intégralité en fin d’article. Le “droit de décider” à travers l’organisation d’un référendum en Bretagne est l’axe principal du nouveau cycle de revendications souhaité par les organisateurs. Il s’agit tout simplement selon ces militant·e·s d’organiser une consultation démocratique avec “l’ensemble de la société bretonne et les élu·e·s locaux” en appelant ces derniers à passer “du discours aux actes“.

La démocratie ne peut pas attendre le calendrier des institutions de Paris

 Il est temps maintenant que le peuple breton puisse décider de son avenir sans passer par Paris. L’enjeu démocratique est fort : il s’agit de consulter les bretons et les bretonnes, sans discrimination d’origine, sur les limites du territoire et sur les compétences que le peuple breton pourra exercer pour plus de souveraineté locale et de démocratie. Le référendum que demandent les militant·e·s s’inscrit complètement dans l’air du temps comme en Écosse, en Catalogne et en Kanaky/Nouvelle-Calédonie. Mais celui-ci devra s’inscrire dans un calendrier politique que le peuple breton lui-même aura décidé, et ce avec ou sans l’accord de Paris.

Le mouvement culturel breton en force parmi les signataires

La liste des premiers signataires a été présentée après le texte d’appel revendicatif et une quinzaine d’organisations diverses y figurent déjà. On notera parmi les signataires une forte présence du milieu culturel breton notamment représenté par les “Ti ar Vro” (= les centres culturels bretons) de différentes localités, mais aussi par plusieurs associations de cours de breton. Auxquelles s’ajoutent évidemment la Gauche Indépendantiste mais aussi Dispac’h, Ai’ta, le collectif LGBT Breton, etc. C’est là une bonne base pour le lancement d’un nouveau cycle militant qui devra s’appuyer à la fois sur des évènements populaires comme la manifestation du 29/09 mais également sur un travail de fond pour l’organisation d’un référendum de Brest à Clisson.

3 mois avant la manifestation

La manifestation pour le droit de décider et la réunification de la Bretagne aura lieu le samedi 29 septembre prochain, c’est-à-dire dans 3 mois. La campagne de communication est déjà bien lancée : les militant·e·s ont présenté l’affiche qui a été tirée à 5.000 exemplaires et 10.000 tracts ont également été imprimées. La campagne se déroulera tout l’été avec des distributions de flyers, des collages d’affiches mais aussi une participation massive sur les réseaux sociaux avec la campagne “J’agis pour décider en Bretagne. Et vous ?” relayée sur Facebook, Twitter et Instagram. Vous pouvez-vous aussi y participer en envoyant une photo de vous ou de vos proches à cette adresse mail : decidons.en.bretagne[a]gmail.com (remplacez [a] par @).

La rédaction de Bretagne Info.

Dans les locaux du Club de la Presse à Rennes

 

Conférences de presse du 20 juin 2018

à Rennes et à Nantes

Bonjour,

Le 29 septembre prochain aura lieu une manifestation à Nantes pour affirmer notre volonté de décider de notre avenir en Bretagne. Concrètement nous voulons que de Brest à Clisson l’ensemble des habitantes et habitants de la Bretagne puissent choisir le cadre institutionnel où ils vivent, si oui ou non ils et elles souhaitent vivre dans une Bretagne réunifiée.

La communication autour de cet événement est bien lancée, notamment sur les réseaux sociaux.

Plus de 5000 affiches et 10.000 tracts sont en cours de répartition et des actions de popularisation auront lieu tout l’été. Une grande opération communication auprès des lycéennes et lycéens aura lieu dès septembre, avec du matériel spécifique.

Le cycle de revendications ouvert par la réforme territoriale et les espoirs qu’elle avait pu susciter est clos. Le gouvernement de Paris a une fois de plus fait fi de revendications populaires en faveur de la réunification de la Bretagne. Si nous souhaitons occuper la rue le 29 septembre 2018 c’est pour ouvrir un nouveau cycle de revendications, notamment vers la classe politique locale qui doit passer du discours aux actes.

Partout en Europe, comme en Catalogne ou en Écosse et jusque dans les possessions françaises comme en Kanaky/Nouvelle-Calédonie, le temps est aux référendums, car c’est aux peuples de décider de leurs avenirs. Nous pensons qu’il est temps que les bretonnes et les bretons, sans discriminations d’origines, soient consultés sur les limites de leur territoire et sur les compétences que le peuple breton peut lui-même exercer pour plus de souveraineté locale et de démocratie.

C’est un enjeu de taille que d’inscrire le droit de décider à l’agenda politique breton. À partir du 29 septembre, c’est notre droit démocratique à l’autodétermination que nous voulons conquérir et mettre en pratique. Nous voulons prendre notre destin en main et organiser un referendum sur l’unité administrative de la Bretagne. Cette consultation démocratique nous la voulons avec l’ensemble de la société bretonne et les élu·e·s locaux que nous appelons à passer aux actes, avec ou sans l’accord de Paris.

Nous avons le devoir moral de proposer à la jeunesse de Bretagne d’être actrice de son avenir à un moment ou nous continuons à évoluer dans le cadre ultra-centraliste de la constitution de 1958, sur laquelle une infime partie de la population actuelle a pu se prononcer.

Nous avons l’opportunité de rassembler ici en Bretagne sur la base du droit à décider pour proposer un autre modèle institutionnel, social, économique, linguistique et environnemental garantissant à tous et toutes l’accès au savoir, à l’éducation, aux transports, à la santé, à la culture. Face à la démission d’un État qui ne résonne qu’en terme de rentabilité, qui délaisse avec mépris la population et méprise les plus fragiles d’entre nous, nous voulons prendre nos affaires en main et proposer une réelle alternative.

Nous imaginons cette manifestation comme plurielle et familiale, représentative de la diversité existant en Bretagne, et défendant une vision inclusive de l’identité bretonne. La manifestation sera déclarée et encadrée par un service d’ordre.

Nous souhaitons que les associations culturelles bretonnes habituées des manifestations pour la réunification s’approprient cette première journée revendicative pour en faire un succès et porter dans les mois qui viennent cette dynamique dans l’ensemble de la Bretagne.

Premiers signataires de l’appel à manifester le samedi 29 septembre à Nantes :

44=Breizh, Dibab, Ti ar Vro Bro-Leon, Ti ar Vro Gwengamp, Ti ar Vro Kemper, Ti ar Vro Landerne-Daoulaz, Centre Culturel Breton Yezhoù ha Sevenadur, Emglev Bro Karaez, DAO (Deskiñ d’an oadourien), Roudour, Raok (brezhoneg e Kreiz Breizh), La Gauche Indépendantiste (Breizhistance), Collectif LGBT Breton, Dispac’h, Ai’ta, SHAGT (Saint-Herblain A Gauche Toute), …

Publiée par Bretagne-Info.org sur Mercredi 20 juin 2018