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Le dimanche 11 novembre 2018 le drapeau Alsacien claquait au sommet de la cathédrale de Strasbourg pour le centenaire de l’armistice. Cette action qui rappelle que l’Alsace n’est ni Française ni Allemande a été beaucoup commentée dans les médias et critiquée par les politiciens locaux. L’état français outragé par ce seul rappel souhaite porter plainte. Le drapeau alsacien serait donc illégal chez lui… Il est savoureux de rappeler que le pouvoir prussien sous le second Reich avait lui aussi eu du mal à le supporter,  il fut combattu par le pouvoir français dans l’entre deux guerres et interdit par le régime nazi.

Les jeunesses communistes d’Alsace développent une position originale sur la question nationale en Alsace-Lorraine, nous nous en sommes déjà fait l’écho. Et nous avons déjà publié des articles sur la république Alsacienne et les communistes lors du soviet de Strasbourg en novembre 2018. Dans cette même lignée nous publions le communiqué de JC du Bas-Rhin sur l’action à la cathédrale qui assume clairement la tradition du mouvement ouvrier en faveur du droit à l’autodétermination, comme dans cet autre texte sur les 100 ans du conseil ouvrier de Strasbourg :

L’autonomie du peuple alsacien, c’est l’autodétermination du peuple alsacien, autrement dit une Alsace aux mains des travailleurs et travailleuses d’Alsace, quelle que soit leurs origines d’ailleurs.

Problématique sur laquelle les sections du PCF et des MJCF en Bretagne restent bien silencieuses.

Bretagne Info 

Le Rot un Wiss dans le cortège de la JC 67 pour les 100 ans du soviet de Strasbourg

En ce matin du 11 novembre Strasbourg voit flotter sur la flèche de la cathédrale le Rot und Wiss, vraisemblablement hissé dans la nuit, action dont les auteurs ne sont pas encore identifiés (voir l’article de France Bleu Alsace [1]). Le drapeau rouge et blanc symbolise l’autonomie de l’Alsace, et c’est un symbole que se partagent à la fois les autonomistes alsaciens comme le parti Unser Land et les divers communistes ou militants de la gauche au sens large qui prennent position sur cette question. Un rapide exposé de notre position sur la question alsacienne est donné en 6ème point de nos textes d’orientation [2].

L’action est donc fortement symbolique puisqu’elle se produit aujourd’hui où l’on célèbre le centenaire de l’armistice signé le 11 novembre 1918 qui consacre la fin de la première guerre mondiale. Cette date se place aussi dans le contexte des événements révolutionnaires de tout le mois de novembre en Alsace-Lorraine, qui verra la formation partout dans la région de conseils ouvriers et de soldats dont nous commémorions la naissance mercredi dernier [3]. En effet il y a 100 ans, c’était le drapeau rouge qui flottait sur la cathédrale ! Nous avons rédigé un article sur ces événements [4] dans lequel nous traitons de la question alsacienne plus en détail, et où nous exposons aussi notre position vis à vis des mouvements autonomistes alsaciens. Notre position est donc claire, l’Alsace ne souffre que d’une oppression, économique et culturelle : celle de la classe capitaliste dont les intérêts s’expriment via l’État Français. Ainsi nous revendiquons une autonomie de classe pour l’Alsace, dont la seule expression possible et pérenne est la construction du socialisme.

Si donc nous sommes clairs sur nos désaccords avec la grande part des autonomistes alsaciens qui n’ont pas une position révolutionnaire prolétarienne et idéalisent une culture fixée de l’Alsace, nous soutenons la portée symbolique de cette action qui rappelle que le peuple alsacien a autant souffert sous le drapeau français que sous le drapeau allemand. L’armistice signé le 11 novembre 1918 n’est pas une fin de la guerre offerte par la France et ses alliés aux peuples, ce sont les peuples eux-mêmes, et en particulier les travailleurs, qui se sont soulevés contre la guerre et ont permis d’y mettre fin, comme l’illustre la mutinerie de la flotte allemande qui lança un mouvement révolutionnaire dans toute l’Allemagne. La France n’a donc pas sauvé le peuple alsacien de la guerre, et au contraire elle l’y plongera plus cruellement encore pour défendre ses profits en 1939.

Nous exprimons donc le dégoût le plus sincère envers les représentants de la bourgeoisie française, libéraux et social-chauvins, dont la condamnation politique de cet acte sous prétexte d’un devoir de respect pour la date du 11 novembre est une offense au peuple alsacien et à l’Histoire. Des propos tels que ceux tenus par Alain Fontanel, 1er Adjoint au Maire de Strasbourg chargé de la culture dans son tweet en réaction à cet événement [5] dénotent du caractère chauvin et volontairement ou non ignorant de l’Histoire. Célébrer le centenaire de l’armistice par le Rot und Wiss plutôt que par le tricolore est bien plus respectueux pour les milliers d’alsaciens qui ont vécu la guerre, la disette, la négation de leur identité et la construction des champs de mort de la seconde Guerre mondiale dictées de concert par les États capitalistes, qui aujourd’hui encore nourrissent le chauvinisme pour détourner la colère des opprimés.

La paix ne vient pas d’en haut, elle vient d’en bas, et elle vient armée. Organise ta colère !

MJCF BAS-RHIN

Sources :

[1] Article de France Bleu Alsace daté du dimanche 11 novembre 2018 : “Le drapeau alsacien Rot un Wiss hissé illégalement sur la cathédrale de Strasbourg”.

[2] Textes d’orientation adoptés à la Conférence fédérale du MJCF 67 (30 septembre 2017).

[3] Commémoration du centenaire du Conseil ouvrier de Strasbourg.

[4] Notre article sur le centenaire du Novembre rouge alsacien : “Il y a 100 ans : le drapeau rouge”.

[5] Tweet du 1er Adjoint au Maire de Strasbourg chargé de la Culture, Alain Fontanel.

Il n’est pas exagéré ou injurieux d’affirmer que le PCF en Bretagne est pour le moins frileux quand à l’évocation de la moindre évolution institutionnelle en Bretagne. Si des engagements sincères en son sein existent ici et là en faveur de la langue bretonne on n’a jamais lu un texte de ce parti en faveur de la co-officialité de la langue bretonne. Suivant les fédérations départementales on perçoit bien que tous les adhérents de ce parti ne sont pas très à l’aise avec ces questions. Il faut dire que leur histoire d’amour tumultueuse avec la mouvance mélenchoniste,  elle très hostile à la langue bretonne et même à l’affirmation de la moindre singularité bretonne , n’aide pas pour classer ce parti dans le camp des défenseurs du droit du peuple breton à choisir son avenir. Peu semblent savoir en son sein que l’Humanité en 1932 défendait les poseurs de bombe de Gwenn-ha-Du groupe “terroriste” nationaliste breton qui fit sauter le monument de la honte à Rennes symbolisant l’union de la Bretagne à la France et par là même le droit du peuple breton à l’autodétermination.

En Alsace , suite à la constitution du soviet de Strasbourg ( un des seuls conseils ouvrier-soldats-paysans de l’actuel état français )  qui institua l’éphémère république d’Alsace-Loraine en novembre 1918 les communistes du PCF ont parfois fait front commun avec la revendication autonomiste alsacienne dans les années 20 et 30 et la défense des libertés et de la langue locale.

Comme en Bretagne, le PCF abandonna progressivement ce soutien aux nationalités opprimées de l’hexagone au fur et à mesure qu’il entamait sa mue de parti de gouvernement défendant l’unité de la France.

Depuis 2014 et la réforme territoriale qui a engloutit l’Alsace-Moselle dans le Grand-Est la revendication “autonomiste” alsacienne a reprit de la vigueur et de la visibilité. Les scores du Parti autonomiste Unser Land , prés de 5 % aux régionales de 2015 et de très bonnes prestations aux départementales, sa capacité a mener des campagnes contre le Grand Est en sont des témoignages. Unser Land ( le Parti Alsacien ) est un parti centriste et fédéraliste.

Désir d’Alsace ?

C’est un courant suffisamment puissant qui oblige comme le rappelle le journal “Les Echos” du 6 aout 2018 le gouvernement à ” d’ Edouard Philippe, a charger la ministre Jacqueline Gourault d’une nouvelle mission de concertation sur l’avenir institutionnel de l’Alsace. Un rapprochement entre Haut-Rhin et Bas-Rhin est envisagé.” Et le préfet Marx de se prononcer malgré “un désir d’Alsace” perceptible dans la population contre une sortie de l’Alsace de la région Grand-Est et une future collectivité unique. Le combat pour que le peuple Alsacien puisse s’exprimer est à mener.

Le retour de l’Alsace rouge ?

Mais à part Unser Land une autre formation a fait une déclaration étonnamment favorable à l’autonomie de l’Alsace, parlant même d’autodétermination, de référendum et d’indépendance. Les Jeunesses communistes du bas-Rhin ont adopté une résolution en novembre 2017 lors d’une conférence fédérale ayant pour mot d’ordre : « Pour une Alsace libre et dans les mains de ses travailleurs » (!!) exigeant :

A Court terme : bilinguisme appliqué dans l’enseignement (français/allemand-alsacien), promotion de la langue et de la culture régionale, réappropriation des symboles alsaciens par le mouvement communiste (drapeau rouge et blanc, etc.), maintien du droit local (notamment en ce qui concerne l’assurance maladie), abolition du Concordat par référendum.

A moyen et long termes : autonomie avec auto-détermination du peuple alsacien (référendum pour une indépendance, etc).

En plus de cette résolution les jeunes communistes alsaciens recouvrent les murs d’affiches sur lesquelles ils assument clairement leur mots d’ordres.

C’est surprenant et réjouissant, nous serions curieux de savoir ce qu’en pensent leurs alter-égos des fédés PCF et MCJF de Bretagne ( Loire-Atlantique incluse ! )….

Ce qui seraient des revendications justes en Alsace ne le seraient pas en Bretagne ?

Bretagne-info leur est ouvert…

ps : la photo de une est issue d’un rassemblement de la Brigade Antifasciste de Strasbourg qui a publié un intéressant texte contre la récupération de l’identité alsacienne par les fascistes.

Mise à jour : On nous signale l’existence d’un dossier historique sur les communistes et la question Alsacienne et les prises de position des JC de Perpignan ( Catalogne nord ) en faveur du respect du droit à l’autodétermination de la Catalogne sud ( ! ) .

 

Samedi 10 septembre les catalans habitant dans la partie de leur territoire dépendant de l’état français sont invités à manifester en nombre à Perpinya contre le nouveau nom de la “région” dont ils vont dépendre qui gomme complêtement leurs identité en mettant en avant le seul vocable “Occitanie”. Les mobilisations et protestations ont été nombreuses ces dernières semaines dans le nord des Pays Catalans. Nos camarades de la CUP ( Gauche Indépendantiste Radicale Anticapitaliste ) sont de la partie mais veulent faire entendre un autre point de vue allant plus loin que le seul “débat” sur le changement de nom de cette entité administrative française. Ils et elles indiquent : “Le mécontentement suscité par le nom de la nouvelle région naît surtout suite aux résultats de la consultation “populaire” et de l’interprétation que le Conseil Régional a fait de ces derniers. Bien que le nom puisse avoir une importance symbolique, voire même sentimentale pour une partie de la population de nord-catalane, ce qui chamboulera surtout notre quotidien, c’est bien ce modèle institutionnel recentralisateur qui est en train d’être fortement renforcé. Pour une gestion participative, locale et cohérente de notre territoire, nous vous attendons nombreuses et nombreux le samedi 10 septembre à 15h, place Catalunya, dans le cortège du collectif SEM !

La suite de leur communiqué est là :

cup-perpinya

Il n’y pas que les bretons qui sont déçus de la réforme territoriale , les Alsaciens aussi. Une des nationalités historique de l’hexagone , un peuple moins habitué que les bretons à descendre dans la rue pour revendiquer ou affirmer ses  spécificités,  mais qui pourtant est descendu en masse ( plus de 10 000 manifestants ) dans la rue le 11 octobre dernier pour refuser le projet de fusion entre Alsace, Lorraine et région “Champagne Ardennes “. On nous rétorquera que la droite et l’extrême droite y était fortement représentés, nous le savons, mais c’est bien par ce que la gauche et la gauche radicale ont complètement ignorées depuis des décennies la question des nationalités dans l’état français et de la démocratie locale que cela est possible.

Enfin signalons tout de même que Europe Ecologie et le parti autonomiste Unser Land (“Notre Pays”) membre de la coalition Régions et Peuples et Solidaires comme l’UDB en Bretagne, étaient de la partie.

On attend toujours une critique de gauche à la phrase révisioniste de Manuel Valls qui a  déclaré en octobre dernier et ce comme seule réponse à la mobilisation d’une partie du  peuple Alsacien , fut il encadré en partie par la bourgeoisie réactionnaire locale (mobilisation vaine car la fusion est actée )   :

« Il n’y a pas de peuple alsacien. Il n’y a qu’un seul peuple français »

 

Alors que le 11 novembre dernier nous avons assisté à une débauche de discours tricolores et impérialistes français, célébrant les guerres de rapine impérialistes auxquelles participe la France en Irak, Afghanistan, Mali, et pour rappeler que les millions de morts de la guerre 1914-18 ne sont pas morts pour la France nous citerons dans un premier temps le parti “Unser Land” qui ce même jour déclarait : “Sauf qu’ici à Strasbourg ou ailleurs en Alsace, comme dans une partie de la Moselle voisine, cela ne correspond pas à l’Histoire vécue par nos grands-parents ou nos arrière-grands-parents. Les soldats alsaciens et mosellans en 14-18 ne sont pas « morts pour la France ». Ils sont entre 30 et 50000 à être morts dans l’uniforme allemand. Tout simplement parce qu’ils étaient citoyens allemands, suite au vote d’une large majorité des députés de l’Assemblée Nationale en 1871: l’Alsace et la Moselle étaient rendues à l’Allemagne, au IIème Reich, « en pleine souveraineté ». Les Alsaciens se sont battus pour le pays qui était redevenu le leur depuis plus de 40 ans…

Dans l’entre deux guerres la question nationale alsacienne et mosellane était largement prise en compte par les communistes et assumée comme telle. Le Parti Communiste participant avec les autonomistes à la défense d’un statut autonome pour l’Alsace, ce qui leur valu aux uns comme aux autres de subir une très forte répression.

Enfin nous publions un article du blog communiste occitan ” Servir le Peuple ” qui rappelle comment la France a, en novembre 1918, annexé l’Alsace-Moselle et mis fin à une expérience révolutionnaire unique : le Soviet de Strasbourg .

Les révolutionnaires du soviet de Strasbourg avaient bien compris la complémentarité de la lutte d’émancipation sociale et de la prise en compte de la question territoriale et nationale en proclamant l’éphémère : “République d’Alsace-Lorraine” ! (vous avez bien lu !)

La rédaction de Bretagne Info.

Novembre 1918 : la révolution Alsacienne !

 

Novembre 1918 : le drapeau rouge sur la cathédrale de Strassburg !
Novembre 1918 : le drapeau rouge sur la cathédrale de Strassburg !

Traditionnellement considérée comme une “terre de droite”, l’Alsace est pourtant la seule “région” de “France” à avoir connu, à l’issue de la Grande Boucherie de 14-18… des évènements révolutionnaires dignes de la Révolution bolchévique russe. Elle faisait en effet partie à l’époque (depuis 1871) de l’Empire allemand, où des évènements de ce type avaient éclaté dès le 29-30 octobre par une mutinerie des marins de Kiel (sur la Baltique).

Quelle meilleure, quelle plus belle et lumineuse réponse que la RÉVOLUTION au cauchemar capitaliste-impérialiste traversé par des centaines de millions d’hommes et de femmes pendant 4 ans et 3 mois (dont bien sûr les 70 millions de mobilisés, avec près de 10 millions de morts et le double de blessés, mais on oublie souvent que près de 9 millions de civils ont également péri) !? Ce fut la réponse que jetèrent à la face de la dictature des monopoles les Peuples de l’Empire russe et de l’Empire allemand, les Hongrois ou encore les Irlandais

Mais le Novembre rouge alsacien sera hélas de courte durée : dès le 22 du mois, l’Armée française reprend possession de la “province perdue” (qui trônait depuis 47 ans peinte en noir sur les cartes de l’école de Jules Ferry…) pour y rétablir l’ordre “républicain” de la bourgeoisie bleu-blanc-rouge. Pour ceux qui pensent et proclament encore que la construction de l’entité “France” n’a mis fin qu’à des “féodalités locales” : deux siècles et demi après avoir écrasé (en Corse) une révolution démocratique bourgeoise, l’État français annexait et écrasait en Alsace-Moselle ni plus ni moins… qu’un Peuple en pleine révolution prolétarienne. CQFD…

Les festivités organisées en novembre 2008 à Strasbourg donnent lieu à un dossier spécial 14-18 publié dans le numéro 197 du mensuel de la ville « Strasbourg Magasine ». On y apprend que « le 22 novembre 1918, Strasbourg redevenait française après avoir été durant quarante huit ans la capitale du Reichsland Elsass-Lothringen. Une euphorie extraordinaire régnait, une foule innombrable accueillait les troupes françaises, avec à leur tête le général Gouraud, dans une ville entièrement pavoisée de drapeaux tricolores. La rue Neuve, première réalisation de la grande Percée, en 1912, allait accueillir ce défilé triomphal dont elle a gardé la mémoire en devenant… rue du 22 Novembre. »
Strasbourg Magazine, n°197 – Dossier spécial 14-18

Cependant le passant qui arpente cette rue notera qu’aucune année n’est précisée sur le panneau et aucune explication n’est donnée. Ce 22 novembre évoque donc la « libération » de Strasbourg en 1918. L’armistice ayant été signée 11 jours plus tôt, pourquoi la ville a été « libérée » aussi tard – après l’armistice, et de qui avait elle besoin d’être « libérée » ? Pour comprendre les faits qui se sont déroulés entre le 11 et le 22 novembre, il faut revenir au mois d’octobre 1918 et aux évènements qui ont eu lieu en Allemagne. A cette époque l’Alsace et la Moselle faisaient partie intégrante de l’empire germanique : c’était le Reichsland Elsass-Lothringen.

En ce mois d’octobre 1918, des généraux de l’état-major allemand, qui n’admettaient pas une défaite pourtant imminente, ont décidé d’envoyer la marine dans une tentative de « tout pour le tout » et donc de sacrifier les marins. Les marins choisissent alors la désobéissance : une mutinerie éclate le 30 octobre dans le port militaire de la ville de Kiel. Cette mutinerie est l’évènement déclencheur de la Révolution allemande.

Parmi les marins, on comptait environ 15000 Alsaciens et Mosellans. Ayant eux-mêmes rejoint la mutinerie, ils sont rentrés en Alsace et en Moselle pour y faire vivre cette révolte.

Le 7 novembre, des manifestations ont lieu à Strasbourg contre la garnison et contre la prison pour exiger la libération des insoumis et des déserteurs

Le 8 novembre, la République soviétique de Bavière (en allemand Bayerische Räterepublik ou Münchner Räterepublik) est proclamée : cette nouvelle se répandit rapidement dans toute l’Allemagne, y compris à Strasbourg

Le 10 novembre un train contrôlé par des marins insurgés est bloqué sur le pont de Kehl, et un commandant loyaliste ordonne de tirer. Un insurgé, le soldat Fir, est tué, mais les insurgés prennent le contrôle de la ville de Kehl. Les premiers insurgés avaient déjà atteint Strasbourg : ils avaient été rejoints Place Kléber par des milliers de Strasbourgeois. Le soviet est proclamé par les marins qui sont soutenus par les ouvriers de la ville.

la proclamation du societ de Strasbourg ! Place Kleber
la proclamation du soviet de Strasbourg ! Place Kléber

Ce soviet de soldats se transforma rapidement en soviet de soldats et d’ouvriers. Les murs de la ville sont couverts d’affiches qui proclament : « Nous n’avons rien de commun avec les États capitalistes, notre mot d’ordre est : ni Allemands ni Français ni neutres. Le drapeau rouge a triomphé ».

Des mesures sont immédiatement prises : augmentation des salaires, amélioration des conditions de travail, libération des détenus, liberté de presse et d’expression, levée de la censure sur le courrier, droit de manifester. Des commissions organisent la vie quotidienne : transports, finances, ravitaillement, démobilisation, justice… Des grèves radicales éclatent, surtout parmi les cheminots. Des soldats arrachent leurs insignes aux officiers et distribuent des vivres aux passants affamés.

Le soviet de Strasbourg instaure la « République d’Alsace-Lorraine ».

Au même moment, la bourgeoisie allemande de Strasbourg fait appel aux troupes françaises pour qu’elles mettent fin au soviet. Un slogan court les quartiers bourgeois : « Plutôt français que rouges ! ». Les socialistes proclament « la République Française ». Deux gouvernements cohabitent.

Le 13 novembre, le drapeau rouge flotte au sommet de la cathédrale.

Le dirigeant social-démocrate strasbourgeois Jacques Peirotes, qui siégeait au soviet des soldats et des ouvriers, fait appel au Grand Quartier Général français et demande aux généraux de « hâter leur entrée à Strasbourg, la domination des rouges menaçant de prendre une fin tragique ». Tragique pour les bourgeois, car on craint une propagation du mouvement sur tout le territoire français. L’entrée dans la ville était prévue pour le 25 : les troupes françaises entrent dans la ville et écrasent les soviets le 22 novembre.

La première décision du commandement militaire est l’abrogation des décrets des soviets.

Début décembre 1918, Clemenceau et Poincaré entérinent le retour de l’Alsace-Moselle à la France. Le commandement militaire perdure jusqu’à la signature du traité de Versailles en juin 1919.

En plus de l’abrogation des décrets des soviets, une politique de francisation forcée est mise en place. Après presque 50 ans de domination germanique, il était maintenant interdit de parler allemand ou le dialecte alsacien, à l’école ainsi que dans les services publics. La méthode d’enseignement utilisée à l’école était dite « d’enseignement direct », c’est-à-dire que le français est employé sans transition. Ceci a été rendu possible par l’envoi d’enseignants uniquement francophones sur le territoire alsacien et mosellan.

Parmi les décisions administratives, un arrêté du 14 décembre divise le peuple en 4 classes, notées A, B, C ou D sur leur carte d’identité. Ce classement a été établi en fonction de l’origine, c’est-à-dire de l’ascendance et de la caractéristique supposée du degré de francophilie. Selon la classe, les droits civiques étaient différents :

Classe A : personne dont les parents auraient été Français si l’annexion n’avait pas eu lieu en 1871. Cette carte permet au détenteur de circuler dans toute l’Alsace-Moselle, et de bénéficier d’un taux de change de 1,25 francs pour 1 mark.

Classe B : personne ayant un seul un parent « français de souche »

Classe C : étrangers qui ne sont pas de nationalité allemande, autrichienne, ou issus d’un de leurs alliés pendant la guerre.

Classe D : citoyens d’origine allemande, autrichienne ou d’un pays allié. Il leur est interdit de circuler en dehors de la ville. Taux de change pour les détenteurs de la carte : 0,80 franc pour 1 mark.

Une politique d’épuration est mise en place par les autorités françaises, ainsi que des commissions de triage chargées des l’examen individuel des Alsaciens selon les propos, les positions prises ou leur attitude supposée. Résultat : 112 000 résidents alsaciens, décrétés « Allemands » ou insuffisamment francophiles sont expulsés

L’exemple d’Albert Schweitzer – pas encore lauréat du prix Nobel de la paix – illustre bien cette politique : bien que la nationalité française lui ait été attribuée, il est fiché comme « dangereux autonomiste ». En conséquence, il est surveillé par la police secrète française jusqu’à la fin de l’année 1920 : un espion était en permanence posté devant son lieu d’habitation.

Strasbourg n’est pas la seule ville ayant connu les soviets lors de ce mois de novembre 1918, il y eut aussi Colmar, Haguenau, Molsheim, Mulhouse, Neuf-Brisach, Ribeauvillé, Saverne, Sélestat.

Dans le contexte de fin de guerre, l’Alsace-Moselle a connu quelques jours de liberté aux travers de cette expérience des Soviets et de la « République d’Alsace-Lorraine ». Ces Soviets ont pris des mesures de protections sociales inédites. Ceci a été possible grâce au retour des mutins de la marine impériale et au soutien immédiat et sans faille des ouvriers. La bourgeoisie, après 50 ans de prospérité dans l’empire allemand, a opportunément demandé l’aide de l’armé française qui a massacré les soviets, autrement dit « libéré » la ville, le 22 novembre.

Précision : Alsace-Moselle ou Alsace-Lorraine ?

En français Alsace-Moselle désigne les 3 départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle. En allemand Elsass-Lothringen (traduit littéralement par Alsace-Lorraine), désigne également le territoire couvert par les 3 départements. Alsace-Moselle désigne donc le territoire géographique, alors qu’Alsace-Lorraine désigne un territoire administratif que ce soit au sein de l’empire germanique ou dans le terme « République d’Alsace-Lorraine ».

Article originale:  ici

Complément sur le site de l‘Action Antifasciste Alsace

Nous reproduisons ci-dessous l’intervention du collectif 44=Breizh hier soir au conseil municipal de Rennes. Le collectif a interpellé Nathalie Appéré hier lundi 30 juin sur la réforme territoriale et publié depuis un communiqué sur les réponses… et non-réponses apportées.

La rédaction.

@crédit Bretagne-Info
@crédit Bretagne-Info

Le 19 avril dernier, nous étions 10 000 à Nantes, pour réclamer, l’intégration de la Loire-Atlantique dans la Région Bretagne. Nous pensions que le débat ouvert sur la réforme territoriale permettrait enfin de faire aboutir cette revendication portée par des milliers de bretonnes et de bretons depuis des dizaines d’années.

Le 2 juin, le Président de la République française, François Hollande a présenté la réforme territoriale après moults rebondissements rocambolesques. Autant de signes d’une précipitation et d’une évidente approximation d’une méthode qui a choisi de bâillonner la démocratie populaire et d’ignorer ainsi les aspirations des citoyens.

Après avoir suscité de l’espoir, la réforme territoriale, que l’on n’ose même plus appeler réforme de décentralisation, a comme par le passé, laissé un goût amer de déception dans la bouche des bretonnes et des bretons qui se sont mobilisés ces 40 dernières années pour l’unité administrative de la Bretagne.

Dans l’urgence, en seulement 3 semaines, notre collectif, 44=BREIZH, a réussi le tour de force de réunir derrière notre revendication d’un référendum organisé à la base, et prenant la forme d’une votation citoyenne sur la création d’une Assemblée de Bretagne sur les 5 départements, plus de 30 associations culturelles, un large panel d’élus de l’UMP, de l’UDI, d’EELV, de l’UDB, du parti Breton, de la Gauche Indépendantiste bretonne, du MBP et aussi du PS puisque, par exemple M. JP Le Roch, député du Morbihan était aussi présent aux côtés des 15 000 manifestants samedi dernier. Cette mobilisation sans précédent démontre l’attachement des bretonnes et des bretons à pouvoir choisir leur cadre de vie et leur volonté ferme de pouvoir exprimer leur choix de manière démocratique.

Madame Appéré, alors que vous étiez 1ere adjointe de la ville de Rennes, vous alertiez le conseil municipal en 2009 sur le risque de dilution de la Bretagne dans un Grand Ouest. Le 4 février 2009, ce même conseil municipal votait un vœu prenant en compte, je cite « la réalité historique et culturelle de la Bretagne qui dépasse les limites administratives actuelles. »
Pourtant, vous avez cosigné le 26 mai dernier une tribune éditée dans le journal Ouest-France, où vous prononcez pour la fusion entre la Bretagne et les Pays de la Loire, conduisant de fait au scénario de dilution contre lequel vous mettiez en garde il y 5 ans,et ce, sans demander l’avis ni du conseil municipal ni de la population.
Comment pouvez-vous Mme la Maire justifier ce retournement de situation ?

Vendredi 27 juin, le conseil régional de Bretagne a voté à l’unanimité un vœu en faveur de la réunification de la Bretagne. Parmi les votants, des membres de votre groupe politique au conseil municipal, puisque cumulant les mandats : Eric Berroche (PC), Hind Saoud (PS) et Sylvie Robert (PS). Ces élus s’opposent ainsi à votre position. D’autres groupes politiques ont eux été cohérents en votant un vœu allant dans le sens de la réunification, au Conseil Régional de Bretagne, et en prenant clairement position à Rennes Métropole le jeudi 27 juin. A l’instar de Gaëlle Rougier et Sylviane Rault (EELV), Bruno Chavanat (UDI-UMP) et Loick Le Brun (UMP).
Comment pouvez-vous Mme la Maire, expliquer cette flagrante contradiction au sein de votre majorité?

En mars 2011, Mme la Maire, étaient organisées les élections primaires internes au Parti Socialiste, dont vous êtes membre et dont vous avez été secrétaire nationale en charge de la décentralisation. Un bel exemple de démocratie interne, je vous le concède. Seriez-vous prête à demander l’organisation officielle d’un référendum sur la réunification de la Bretagne au niveau de la ville de Rennes ou pour le moins de mettre à notre disposition l’aide matérielle nécessaire à sa tenue? Puisque la population n’a pas été concertée par le gouvernement sur la réforme territoriale, il nous paraît légitime de consulter la population sur leur cadre politique. Nous nous engageons pour notre part à tout faire pour pour palier à ce déni démocratique, et ainsi prendre les responsabilités qui nous incombent, nous citoyens partisans d’une Bretagne à 5 départements.

Nous souhaitons aussi, Mme la Maire, avoir une réponse de tous les groupes politiques du conseil municipal sur nos légitimes interrogations.

Dans le cadre de la réforme territoriale, la Gauche Indépendantiste bretonne (Breizhistance-IS) a apposé plusieurs banderoles sur  les rocades rennaises le mercredi 25 juin appelant à manifester le samedi 28 juin à Nantes à 14h devant la préfecture.
@Bretagne-info
@Bretagne-info
Nous relayons ainsi l’appel du collectif 44=Breizh, organisateur de la manifestation.
Nous sommes fermement opposés à la réforme territoriale proposée le 2 juin dernier par François Hollande, fermement opposés aussi à toute idée de fusion de la Bretagne administrative avec les Pays-de-la-Loire dont les partisans de la métropolisation se font les chantres: N.Appéré, F.Cuillandre, D.Samzun, J.Rolland (maires PS de Nantes,Brest,St Nazaire et Nantes), ainsi que E.Couet (PS) président de Rennes Métropole. Nous sommes aussi fermement opposés à l’idée d’une Assemblée de Bretagne dans une région Bretagne/Loire comme le souhaite des sénateurs EELV dont Ronan Dantec et Joel Labbé.
Nous sommes depuis longtemps partisans de la réunification de la Bretagne avec en son sein une Assemblée dotée de compétences législatives et économiques.
A l’occasion de la manifestation du 28 juin, nous souhaitons rappeler ces revendications et insister sur le fait qu’un référundum organisé à la base par les bretons pour savoir si oui ou non les bretons souhaitent un tel cadre de vie est premièrement  un est des mots d’ordres de la manifestation et  qu’il permettra deuxièmement de sortir de l’impasse dans laquelle nous nous trouvons depuis  plus de 40 ans. Car oui le peuple doit être consulté sur l’organisation de son cadre de vie !
@Bretagne-Info
@Bretagne-Info
La Gauche Indépendantiste

Les Alternatifs, le NPA 44 et la Gauche Indépendantiste (Breizhistance) défileront côte à côte samedi 28/06 dans les rues de Nantes à l’appel du collectif 44 = BZH.

Nous invitons nos adhérents et sympathisants à venir en nombre pour s’opposer à la réforme territoriale du gouvernement de Manuel Valls qui méprise visiblement l’avis des populations concernées.

Au mépris démocratique s’ajoute le mépris social d’une réforme qui va précariser davantage les travailleurs des collectivités territoriales et accélérer la casse des services publics.

Nous réaffirmerons que le peuple et les travailleurs de Bretagne ont le droit de librement choisir leur cadre institutionnel et droit à l’unité  territoriale pour construire un autre modèle social, économique et environnemental. C’est pourquoi nous soutenons pleinement les revendications des organisateurs en matière de référendum.

Nous constituerons un cortège anticapitaliste affirmant le droit à l’autodétermination et à la démocratie autour d’une banderole unitaire  “De Brest à Clisson c’est nous qui décidons ! Démocratie Autodétermination !”.

 

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A-benn reiñ ur respont d’an adreizh tiriadel kinniget gant ar gournamant gall e c’halv an tu kleiz dizalc’hour (Breizhistance-IS) an holl dud tost ouzhomp kement hag ar re a sav a-du gant adunvanedigezh Breizh da vanifestiñ d’an 28 a viz Even en Naoned da 2e goude merenn dirak prefeti Liger-Atlantel, da heul galv 44=BZH.

@spreadshirt.net
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A-raok ma krogo an dibunadeg, restaolomp hor c’hartenn dilenner, evel ma vez goulennet gant strollad 44=BZH.

D’an 2 a viz Even, e voe kinniget an adreizh tiriadel gant François Hollande goude ma voe bet meur a dammginnigoù arouezus d’un doare d’ober kamm-digamm peotramant war ar prim. Un doare d’ober a lazh an demokratelezh poblek hag a laka war wel ur geusteurenn etre baraoned sokialour lec’hel.

Goude bezañ lakaet spi e penn a dud, ar vretoned hag ar bretonezed a stourm abaoe bloavezhioù evit ma vo adnunvanet ar vro zo dipitet-spontus gant an adreizh tiriadel-mañ. Didrouzoù pe cheñchamantoù sav-poent a-daoltrumm gant dilennedi zo a ziskouez spalnn n’eo ket empleget a-walc’h, na dost, ar rummad politikel breizhad e-tal ar galloud kreiz.

Kirriegezh ar PS, e varoned lec’hel kement hag e aparatchiked yaouank e penn ar jeu, zo bras-spontus evel just. Auxiette, enebour Brezih a-viskoaz, kement ha maered Brest, Naoned, Sant Nazer ha Roazhon (François Cuillandre, Johanna Rolland, David Samzun ha Nathalie Appéré), Emmanuel Couet (preziadant Meurgêr Roazhon) o deus embannet a-unvouezh int evit ma vo kendeuzet Breizh ha Broioù al Liger. Kensinet o deus un destenn d’ar 26 a viz Mae. Philippe Grosvalet, prezidant kuzul Departamant Liger-Atlantel a beur war ar memes tachenn. Menneg ispisial da François Cuillandre ha Nathalie Appéré memestra evit bezañ troet penn d’o bazh. D’ar 25 a viz Even 2009 en doa kuzul-kêr Brest hetet an adunvanedigezh. Kuzul-kêr Roazhon, pa oa kuzulierez gentañ Nathalie Appéré, en doa hetet d’ar 4 a viz Ebrel 2009 o kemer e kont “istor ha sevenadur Breizh a ya pelloc’h evit he harzhoù melestradurel a-vremañ. »

Ar vinistrez e-karg eus an digreizennañ, Marylise Lebranchu, he doe kinniget ur wellidigezh, gant kanaded all, e Kerzu 2011, a-benn adunvaniñ ar vro. Hi an hini eo he deus a-raok ar re all troet penn d’he bazh e-keñver Breizh. E anv ar gouarnamant ar wech-mañ, e Kerzu 2013, eo savet a-enep gwellidigezh De Rugy-Le Fur. Aze he deus treitouret he dilennerien hag he dibaboù embannet disehan e-kerzh votadeg diabarzh ar PS (ar re a zibabo Hollande evit mont war renk an dilennadegoù prezidant) kemenent a reoù ar prezidant hag ar gannaded.

Ministr an Difenn, Jean-Yves le Drian, n’eo ket direbech ken nebeut. Eñ a glaostre war a fed e c’hallje Liger-Atlantel bezañ staget ouzh Breizh dre ur gwir da zibab roet d’an departamantoù da cheñch Rannvro zo faziet. Valls kement ha Vallini, sekretour Stad e-karg eus an adreizh tiriadel, o deus stanket an hent-mañ buan-tre.

An holl dilennidi-mañ sañset derc’houezañ ar bobl o deus divizet kenetreze hep bezañ roaet ar gaoz d’ar gevredigezh: ya int skeudenn deus an oligarc’hiezh teknokratel ! Ur geusteurenn etre mignoned a faot dezho mirout o zachenn hep kemer e kont kemenadenn splann kaset dezho gant o dilennerien e miz Meurzh ha Mae tremenet.

Manifestadeg Naoned. Ebrel 2014
Manifestadeg Naoned. Ebrel 2014

Emglevigoù etre mignoned o defe aon e tistabilfe Breizh Republik Bro C’hall unanet ha dirannadus ? “ An adunvanedigezh a zigorfe an hent evit an azgoulennoù identelezh “ eme an istorour Herve Le Bras, tost ouzh Auxiette. Da vihanañ e embann sklaer ha splann pezh a soñj jakobined e-leizh.

A-unvouezh eo dilennidi vras ar PS hag an UMP eta. En em santout a ra sur a-walc’h e-unan er PS breton eta prezidant rannvro Breizh, Pierrick Massiot, a c’houlenn e vefekrouet ur vodadenn evit Breizh.

An adreizh-mañ he dije ranket boutañ war-zu an demokratelezh lec’hel, lakaat da dalvezout un aozadur tiriadel poellek ha doujus a-benn ar fin eus c’hoant lod vrasañ ar vretoned kaout ur vro adunvanet. An adreizh-mañ zo bet aberzhet. Gwashoc’h c’hoazh, kanmeulourien ar frankizouriezh armerzhel a laka anezhi da bellaat ouzh he fal evit ober deuzouti ur beñveg a vago o frofaganda ideologel : hini digresk an dispignoù foran.

Ar sekretour Stad e-karg eus an adreizh tiriadel, Vallini, a justifi anezhi gant ar brizespernoù a vije a-drugarez dezhi : « 250 miliard a euroioù eo budjed ar strollegezhoù lec’hel. Ar re arbennikañ a soñj dezho e c’hellfer espernañ etre 5 ha 10% deus ar budjed, da lavaret eo etre 12 ha 25 miliard a grenn dermen. Pezh a zo kalz. Hep menegiñ ar c’hounid war an amzer hag an efedusted a zo diaes da jediñ met n’int ket dister evel just.”, emezañ.

Koulskoude, memes ma saver a-du gant seurt sav-poent, disheñval-mat eo gwirionez ar sifroù. E 2012, hollad dispignoù ar rannvroioù a oa 28 miliard a euroioù, da lavaret eo 12% eus hollad ar strollegezhoù lec’hel. War an 28 miliard, 17 a zo par eus an dispignoù mont-en-dro. En dispignoù mont-en-dro, 11 miliard a zo dispignoù liammet gant ar c’helenn, ar stummañ vicherel, an treuzdougen. Touellañ an du eo eta lavarout e vefe espernet etre 12 ha 25 miliard.

D’an 13 a viz Even hon eus gouezet en deus dibabet kuzul-departamant an Oise aozañ ur referendom evit goulenn ali e annezidi diwar-benn raktres stagadur Picardie ouzh Champagne-Ardennes. Penaos ‘ta pezh a vez moian da aozañ en oise na vije ket en Liger-Atlantel ?

Neuze, ya, mallus eo aozañ ur referundom en Breizh evit ar gwir d’en em dermeniñ, aozet gant an diaz, lec’h ma vije votet war grouidigezh ur Parlamant en Breizh pemp departamant.

D’an 28 a viz Even, diskouezomp omp mennet evit lakaat trawalc’h a wask war ar gouarnamant evit ma vo Breizh adunvanet !
D’an 28 a viz Even, diskouezomp omp mennet, er straed, evit aozañ ur referundom evit ur Parlamant en breizh pemp departamant.

Ne vezer ket trec’h hep stourm, stourmomp betek an trec’h !

Manifestadeg Naoned. Ebrel 2014
Manifestadeg Naoned. Ebrel 2014

En réponse à la réforme territoriale présentée par le gouvernement français, la Gauche Indépendantiste bretonne (Breizhistance-IS) appelle l’ensemble de ses sympathisants et plus largement toute personne favorable à la réunification de la Bretagne à se joindre, à l’appel de 44=BZH, à la manifestation du 28 juin prochain à Nantes à 14h devant la préfecture de Loire-Atlantique.

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En préalable de la manifestation (site officiel), rendons nos cartes électorales en signe de protestation, comme le demande le collectif 44=BZH.

Le 2 juin dernier, le président de la République française, François Hollande a présenté la réforme territoriale après moult rebondissements rocambolesques signes d’une précipitation et d’une évidente approximation d’une méthode bâillonnant la démocratie populaire pour privilégier la petite cuisine entre barons locaux socialistes.

Après avoir suscité de l’espoir, la réforme territoriale, comme lors des précédentes réformes sur la décentralisation, laisse une amère déception dans la bouche des bretonnes et des bretons qui se sont mobilisés ces dernières années pour l’unité administrative de notre pays. Les silences de certains ou le radical changement de position d’autres élus témoignent d’une classe politique bretonne trop faiblement mobilisée face au pouvoir central. La responsabilité du PS, de ses barons locaux comme de ses jeunes apparatchiks dirigeants, est bien sûr de taille. Ainsi l’éternel adversaire de la Bretagne, Jacques Auxiette mais également les maires de Brest, Nantes, St Nazaire et Rennes (François Cuillandre, Johanna Rolland, David Samzun, Nathalie Appéré) en passant par Emmanuel Couet, président de Rennes Métropole se sont prononcés à l’unisson pour la fusion entre la Bretagne et les Pays de la Loire en cosignant un texte le 26 mai dernier. Philippe Grovaslet, président du Conseil Général de Loire-Atlantique, est aussi sur la même ligne. Les mentions spéciales du retournage de veston reviennent malgré tout à François Cuillandre dont le conseil municipal avait émis un vœu pour la réunification le 25 juin 2009, et à Nathalie Appéré, 1ere adjointe de l’équipe municipale ayant le 4 février 2009 voté un vœu prenant en compte « la réalité historique et culturelle de la Bretagne qui dépasse les limites administratives actuelles. »

La ministre en charge de la décentralisation, Marylise Lebranchu, qui fin 2011 alors qu’elle était députée dans l’opposition présentait un amendement pour la réunification avec d’autres parlementaires, a été la première à renier ses engagements vis-à-vis de la Bretagne. En décembre 2013, au nom du gouvernement, elle a ainsi émit un avis défavorable à l’amendement De Rugy-Le Fur, trahissant ainsi ses électeurs et ses prises de positions sans cesse renouvelées pendant la primaire socialiste et les campagnes présidentielles et législatives.

Le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian n’est pas en reste non plus. Lui qui misait sur la possibilité pour la Loire-Atlantique de rejoindre la Bretagne par un droit d’option offert aux départements leur permettant de changer de région en est pour ses frais. Valls tout comme Vallini, secrétaire d’Etat en charge de la réforme territoriale ont très vite écarté cette hypothèse.

Tous ces élus soit disant représentants du peuple ont ainsi complètement confisqué le débat sans jamais donner la parole à la société civile, tombant enfin les masques de leur adhésion à l’oligarchie technocratique. De petits arrangements entre amis voulant préserver leur pré carré, se fichant bien du message de défiance, pourtant très clairement exprimé par leurs électeurs, en mars et mai dernier.

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De petits arrangements entre amis craignant qu’une Bretagne à 5 départements ne créé une faille dans la France une et indivisible ? « Une réunification qui ouvrirait la boîte de pandore des revendications identitaires » comme l’a dit l’historien et démographe Hervé le Bras, proche de Jacques Auxiette, exprimant ainsi tout au haut ce que nombres de jacobins indécrottables pensent tout bas.

Dans cette belle unanimité des Grands élus du PS et de l’UMP le président du Conseil Régional de Bretagne, Monsieur Massiot qui réclame dans sa lettre à la Bretagne, comme la Gauche Indépendantiste depuis des années, une Assemblée de Bretagne, doit se sentir bien seul au PS breton.

La responsabilité de cet échec repose aussi sur les organisations politiques qui ont donné des gages à ce gouvernement en leur accordant une certaine confiance quant à la perspective de cette réforme. Nous sommes passés d’une manifestation réclamant une Assemblée de Bretagne à 5 départements avec 10 000 personnes à Nantes le 19 avril, à des élus se rabattant la veille de l’annonce de cette réforme, sur le statu-quo institutionnel en Bretagne (comme le fait aujourd’hui Jean-Jacques Urvoas).

Cette réforme qui aurait du favoriser la démocratie locale, permettre une organisation territoriale cohérente et enfin respectueuse de la volonté majoritaire exprimée par les bretons en faveur de la réunification, est sacrifiée. Pire, les chantres du libéralisme économique la détourne sans vergogne de cet objectif pour en faire un instrument au service de leur propagande idéologique de réduction des dépenses publiques et de moins-disant social.

Le secrétaire d’État à la réforme territoriale Vallini justifie ainsi sa « réforme » uniquement à l’aulne des pseudos économies qu’elle permettrait : « Le budget des collectivités locales représente au total 250 milliards d’euros. Les meilleurs spécialistes pensent qu’en tablant sur des économies d’échelle et des suppressions de doublons qui pourraient à terme représenter de 5 % à 10 % on arrive à un gain annuel de 12 à 25 milliards d’euros à moyen terme. Ce qui est beaucoup. Sans parler des gains de temps et d’efficacité qui sont difficilement quantifiables mais sans doute très importants ».

Pourtant même si on se place de ce point de vue de telles affirmations ne résistent pas à la réalité des chiffres. En 2012, la totalité des dépenses des régions représentait 28 milliards d’euros, soit… 12% de l’ensemble des collectivités locales. Sur ces 28 milliards, 17 sont des dépenses de fonctionnement. Dans les dépenses de fonctionnement 11 milliards sont des dépenses d’intervention (enseignement, formation professionnelle, transport régional).
Dans ces conditions, prétendre économiser 12 à 25 milliards n’est qu’une imposture.

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Le conseil général de l’Oise a décidé de consulter par référendum ses habitants sur le projet de rattachement de la Picardie à la Champagne-Ardenne, dans le cadre de la réforme territoriale, a-t-on appris ce vendredi 13 juin. Comment ce qui est possible dans l’Oise ne l’est pas en Loire-Atlantique ?

Alors oui il y a urgence à mettre en place les conditions pour un référendum d’autodétermination organisé à la base, et prenant la forme d’une votation citoyenne sur la création d’une Assemblée de Bretagne sur les 5 départements.

Le 28 juin, montrons notre détermination pour créer le rapport de force indispensable à la réunification de la Bretagne !
Le 28 juin, montrons notre détermination dans la rue afin d’organiser un référendum pour une Assemblée de Bretagne sur les 5 départements !

Seule la lutte paie, luttons jusqu’à la victoire !

Reforme territoriale : Maintenant, la seule solution c’est un referendum d’autodétermination

Malgré les espoirs et les attentes qui ont pu se cristalliser autour du gouvernement quant à une réforme territoriale allant dans le sens de l’unité administrative de la Bretagne, il semble, selon certaines sources, qu’il n’en sera rien. Cela nous paraissait claire depuis le départ.

Face à la mobilisation des moyens institutionnels du président de la région pays de la Loire pour s’opposer au processus d’unification de la Bretagne, le président Hollande annoncerait prochainement une fusion des régions Pays de la Loire et Centre et un statu quo pour la Bretagne à 4 départements. Pour s’opposer à cette perspective plusieurs représentants de métropoles bretonnes ont ces derniers jours fait savoir leur préférence pour une fusion Bretagne-Pays de la Loire, à laquelle s’opposerait notamment Jean-Yves Le Drian. Solution inacceptable en région Bretagne, avec un risque de disparition administrative pur et simple de la Bretagne.

A aucun moment les pouvoirs locaux, comme le gouvernement, n ‘auront permis que s’ouvre un réel débat démocratique sur cette question, en dépit des mobilisations populaires comme la manifestation du 19 avril à Nantes et ses 10 000 personnes pour une Assemblée de Bretagne fusionnant la région et les départements bretons (Loire-Atlantique incluse).

Devant cette situation, le constat est clair, on ne peut rien attendre du gouvernement quant à la réunification et à l’évolution institutionnelle de la Bretagne. Les mobilisations sociales de l’automne en Bretagne n’y auront malheureusement rien changer.

Maintenant, c’est aux responsables et élus de Bretagne et des collectivités engagées en faveur de la Réunification de prendre leur responsabilité. La Région Bretagne, le Conseil Général de Loire-Atlantique, les communes de Bretagne, doivent s’engager dans un processus référendaire et citoyen sur la réunification de la Bretagne , comme nous le disons depuis longtemps et comme cela s’est fait en Catalogne , sans attendre une permission du gouvernement qui n’arrivera jamais.

Il n’y aucune confiance à avoir dans ce gouvernement français, la Gauche Indépendantiste se tient à la disposition de toutes celles et ceux qui voudront s’engager dans ce processus de votation qui ne symbolisera que trop bien la capacité d’auto-organisation du peuple breton et sa volonté à prendre part à son évolution institutionnelle

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