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Diada 2014 : une délégation bretonne en Catalogne.

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Le 11 septembre sera célébré la DIADA (Fête nationale de la Catalogne). Elle intervient dans un contexte politique spécifique à plus d’un titre.

Le 18 septembre les écossais diront via un référendum si oui ou non ils veulent maitriser leur destin à travers la création d’un nouvel État.

La majorité politique du parlement catalan (CIU/ERC) s’est engagée à donner la parole au peuple catalan en organisant le 9 novembre 2014 un référendum sur cette éventualité. Une éventualité que le gouvernement de Madrid se refuse à envisager. Sa tenue doit être confirmée avant le 24 septembre par le gouvernement autonome local.

C’est donc dans un esprit de solidarité internationaliste qu’une délégation de la Gauche Indépendantiste bretonne (Breizhistance-IS) participera aux différentes initiatives de la Diada à Barcelone pour affirmer que les catalans ont comme toutes les nations  le droit de choisir leur destin en votant et le droit à constituer un État spécifique. Nous participerons donc notamment à la constitution du « V », une manifestation qui doit notamment se dérouler dans deux avenues de Barcelone qui dessinent un « V »,  un « V » qui symbolisera  les mots “Vote” + “Victoire”.

C’est une solidarité symbolique importante politiquement en raison des déclarations hostiles du premier ministre français Manuel Valls et de la chancelière Allemande Angela Merkel contre l’option indépendantiste en Catalogne.

Ce sera aussi un moyen d’apporter un soutien politique à la Gauche indépendantiste catalane notamment incarnée par la CUP qui plaide pour la désobéissance en cas de refus madrilène d’organiser un référendum, tout en renforçant nos liens avec ce courant qui est devenu une force politique incontournable.

En tant qu’indépendantistes bretons cela sera aussi l’occasion de faire connaitre le sort fait au peuple breton à qui l’État français, et les élus locaux refusent le droit à l’unité territoriale et à l’autodétermination et qui lui aussi à le droit de décider de son destin national.

La Gauche Indépendantiste Bretonne (Breizhistance-IS), le 09 septembre 2014.

 

CUP

Nous reproduisons ci-dessous, en français, le texte d’appel de la gauche indépendantiste catalane (CUP).

Le 11 septembre 2014 : Désobéir ! Pour le référendum, pour l’indépendance et pour les Pays catalans !

En ce 11 septembre la gauche indépendantiste lance un appel à la population à manifester pour exiger que se matérialise le référendum d’autodétermination d’une partie des Pays Catalans. C’est pour cette raison que nous convoquons une série de mobilisations qui, avec la revendication indépendantiste et le refus du cadre législatif imposé par l’État espagnol, sont un appel à la désobéissance aux lois espagnoles et un moyen d’affirmer aux traîtres qui travaillent pour arriver à un nouvel accord avec l’État que nous ne leur permettrons pas de nous tromper par leurs mensonges.

Ces mobilisations sont aussi un appel des classes populaires qui affirment que nous ne sommes pas disposés à suivre ceux qui dirigent depuis 30 ans ce système dans lequel la classe travailleuse paye le prix fort socialement. Pour affirmer que nous ferons l’indépendance par le peuple et pour le peuple. Pour tout changer.

Cette année cela fait 300 ans qu’à eu lieu un des nombreux épisodes qui ont contribué à nous enlever notre liberté comme peuple. La défense héroïque de Barcelone de la part des secteurs populaires, comme la défense de tant de villages et de villes des Pays Catalans, marque notre caractère de peuple rebelle. Nous rappelons aussi que cette année cela fait déjà 355 ans que le nord de notre territoire a été incorporé à la France, que cela fait 307 ans que la Communauté Valencienne a été soumise par la force des armes et de la répression la plus acharnée et que cela fait 299 ans que le dernier bastion des Pays Catalans, Majorque, est tombé aux mains du centralisme bourbonnien. Depuis lors les Pays Catalans n’ont pas cessé de lutter.

Les peuples des travailleurs catalans a été partie prenante des luttes les plus avancées à chaque moment, et aujourd’hui il recommence à être en première ligne sur la barricade.

Notre soumission à l’Espagne et à la France a été réalisée au moyen de l’occupation militaire mais s’est perpétuée au moyen de l’achat systématique des élites politiques et économiques. Depuis des décennies nous avons vu comment ceux qui se disaient être nos dirigeants nous vendaient en échange d’accords : les accords de la Moncloa, les accords des statuts, les accords de la LOAPA, ceux du Majestic, impulsés par ceux qui, nous le savons aujourd’hui, empochaient notre argent. Des accords faits par des pouvoirs autonomes corrompus et subordonnés à l’État central. Des accords comme celui de la transition, dans laquelle les élites de différents territoires ont travaillé à fond pour écarter le projet de Pays Catalans, jusqu’à l’interdire constitutionnellement.

Certains de ceux qui ont fait de la signature d’accords et du service au pouvoir économique leur culture politique, affirment aujourd’hui qu’ils veulent prendre la tête des revendications populaires. Mais ce qu’ils veulent en réalité c’est d’éviter de perdre leur pouvoir.

Les élites économiques et politiques de ce pays ne veulent ni ne peuvent matérialiser l’indépendance. Seule la force organisée des classes populaires sera capable de gagner cette bataille. Il faut destituer ces élites de la direction politique et économique des Pays Catalans.

Nos militants, le peuple travailleur et les classes populaires, subissent durement les effets du système capitaliste. Les conditions de vie sont de plus en plus dures et la différence entre les classes dirigeantes et la classe travailleuse est chaque fois plus importante.
Le démantèlement des droits sociaux va à toute allure grâce à la collusion entre le CiU, le PP et le parti socialiste espagnol. De la même manière, aussi, nous subissons les effets des politiques rétrogrades en matière de droits linguistiques, de genre, civils, etc. Encore une fois, nous affirmons fermement que nous devons désobéir à ces lois qui nous sont imposées. Les lois comme celle du ministre Wert qui nous refuse le droit à l’éducation pour le peuple catalan. Les lois comme celle de la réforme de l’avortement qui nous refuse le droit à disposer de notre propre corps.

Nous avons besoin de changer de régime. Nous avons besoin d’une République des Pays Catalans. Mais nous avons aussi besoin de changer de système. Nous avons besoin de l’indépendance pour tous changer. Nous voulons l’ indépendance, le socialisme et le féminisme pour les Pays Catalans.

Dans ce chemin vers la liberté nous avons un rendez-vous important le 9 novembre prochain. D’ors et déjà nous l’annonçons : le peuple catalan n’a pas besoin de la permission pour être souverain. Nous annonçons, encore une fois, que nous n’accepterons pas un autre accord et que nous voterons la Principado quoi qu’il advienne le 9 novembre prochain.
La désobéissance est indispensable pour pouvoir réaliser n’importe quel changement social ou politique en profondeur. C’est pourquoi, il nous faudra appliquer la désobéissance pour être libres.

                           Bretagne_Info_Breizh_Paisos_Catalans

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